The Suicide Squad - La critique
Passé l’effet de surprise des Gardiens de la Galaxie 1 & 2, James Gunn est devenu un réalisateur attendu, pour ne pas dire attendu au tournant. Après quelques embrouilles avec Marvel, le voilà aux commandes non pas des Gardiens de la Galaxie 3, mais de The Suicide Squad. Suite, sans être la suite, de Suicide Squad (sans le « The »), le film ne reprend quasiment aucun personnage du premier, et se veut une sorte de grand délire gore sans prétention.
Bon, tout ça vous l’avez déjà lu et entendu un peu partout. Mais ça vaut quoi ? Retrouve-t-on ce savant mélange d’humour et de sentiments dont Gunn s’est fait une spécialité ? Avant tout, The Suicide Squad se veut irrévérencieux. Sans spoiler, le film s’applique à présenter des personnages destinés à disparaître plus ou moins rapidement, en exposant la nature suicidaire de la team. À ce niveau-là, il assume, en reprenant meme le look ringard des personnages des comics, et on ne peut que féliciter un réalisateur d’aller jusqu’au bout de son concept. Le recrutement et le traitement des détenus de la Suicide Squad par le gouvernement, dans la logique de New York 1997 (tu rates ta mission ou tu fuis, tu exploses) est sans pitié.
Ensuite, le casting est impeccable. Du poids lourd (Iris Elba), des nouvelles têtes (coup de cœur pour Daniela Melchior…)… L’ensemble apporte de la crédibilité à une histoire improbable. Le postulat, par ailleurs, est surtout un alibi (une vague histoire de coup d’état en Amérique du Sud et d’expérimentations secrètes). C’est un peu le point faible du film : beaucoup de facilités et de clichés utilisés comme véhicules aux personnages et aux blagues de Gunn, qui ne s’intéresse pas vraiment à l’histoire qu’il raconte.
Au final, on a l’impression d’un premier montage trop long et mal rythmé, là où les Gardiens de la Galaxie s’appuyait sur un scénario solide avec des révélations à la clé. À voir pour le traitement des personnages, donc, le point fort de James Gunn.