Pas de salamalecs, disons-le tout net : Solo n’est pas la catastrophe annoncée, très loin de là. Et c’est même un bon film. Pas celui du siècle, certes, mais il réussit toutefois à surclasser les deux derniers épisodes (oui bon d’accord, cela n’a rien d’un exploit). Par quel miracle, me demanderez-vous ? Et bien à l’aide de bases classiques, mais solides mises en place par le vétéran Ron Howard (Backdraft, Apollo XIII...) appelé à la rescousse suite au renvoi du premier réalisateur.
Nous assistons ainsi à une histoire de braqueurs dans la pure tradition du genre, menée tambour battant avec ce qu’il faut de crapules, de trahisons, de poursuites et de bluff. Des twists bien amenés, un humour qui fait souvent mouche, un respect et une cohérence de tout instant dans le traitement des personnages connus (Solo, dont l’acteur ne s’en sort finalement pas si mal, Chewbacca, enfin bad-ass, ou Lando tout en cool attitude...), une exposition efficace et un bon développement des nouveaux venus (un Woody Harrelson très en forme, un(e) droïd(e) militant(e) qui nous rappelle l’Armanoïde de Cobra...), des aliens et des costumes réussis... Bref, tout ce qu’on attend de la jeunesse du plus célèbre contrebandier de la galaxie. Cela, Ron Howard l’a bien compris en sauvant ainsi la mise d’un film pourtant bien mal parti dès le début de son tournage.
Curieusement, là où l'on pouvait s'attendre à quelque chose de très classique étant donné la filmographie du bonhomme (après tout, on l'a engagé pour ramener de l'ordre dans le foutoir d'un tournage chaotique), Solo se révèle fun, jubilatoire, audacieux et ne ménage au spectateur aucun temps de répit. Tout aussi surprenant : à l'image de Rogue One, le film adopte un ton somme toute assez dur, où un wookie peut vous démembrer et où on tue de sang-froid (yes, Han Solo shots the first !!!). Face à une approche aussi sombre de Star Wars on finit désormais par distinguer deux types de film au sein de la saga : les gentillets en mode Disney, et ceux qui nous dévoilent les coulisses sales et violentes d’un univers moins lisse qu'il ne semble en apparence.
Au final, on ne saura jamais vraiment ce que l'on doit à Ron Howard, si son savoir-faire a réellement sauvé l'entreprise du naufrage, et puis au fond... Solo vous fera passer un bon moment, c'est tout ce qui compte.