C’est une tradition, un nouvel album d’Astérix pointe chaque année le bout de son nez avec plus ou moins d’inspiration, depuis la mort du génial Goscinny. De l’avis de beaucoup, Astérix chez Rahazade (1987) reste le dernier album le plus réussi, et Le Ciel lui Tombe sur la Tête (2005) le plus catastrophique. Depuis 2013, et Astérix chez les Pictes, le duo Ferri/Conrad a repris en mains la saga, avec un certain talent reconnaissons-le, en retrouvant le ton si particulier propre à la BD (voyages, anachronismes, jeux de mots...).
L’histoire de La Fille d’Astérix est assez classique, et rappelle beaucoup celle d’Astérix en Hispanie : Astérix et Obélix sont chargés de protéger quelques jours Adrénaline, la fille de Vercingétorix (dont il ne faut pas prononcer le nom trop fort, excellent running-gag décliné au cours de l’album). Cette intrigue assez mince est bien sûr l’occasion d’enchaîner les séquences habituelles (bagarres, Romains, pirates...) mais surtout l’alibi pour évoquer notre époque contemporaine (Selfix !), dans la grande tradition d’Astérix. Les références affluent ainsi à chaque case, et s’avèrent même parfois assez pointues (cf. Le Tambour de Günter Grass !).
Vous l’aurez compris, cet album remplit parfaitement son rôle, sans être révolutionnaire. Après 60 ans d’existence et 38 albums, il paraît difficile d’être original, mais le personnage d’Adrénaline, sur lequel repose toute l’intrigue, est suffisamment attach(i)ant pour nous embarquer dans une petite aventure, qui malheureusement ne s’éloigne pas des côtes bretonnes. On retiendra surtout la présence des pirates, pour le coup assez originale de par leur réaction inattendue face à l’apparition d’une petite peste gauloise.