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Balades Cosmiques

Batman - White Knight - La critique

27 Février 2019, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Batman - White Knight - La critique

Batman

 

White Knight

 

 

  • Type : comic-book
  • Genre : super-héros
  • Scénario : Sean MURPHY
  • Dessins : Matt HOLLINGSWORTH
  • Éditeur : Urban Comics
  • Collection : DC Black Label
  • Date de parution : 26/10/2018
  • Format : couverture rigide / couleurs
  • Dimensions : 185 X 280 mm
  • Nombre de pages : 240
  • Prix : 22,50€
  • ISBN : 9791026814368

 

Résumé éditeur

 

       Dans un monde où Batman est allé trop loin, le Joker doit sauver Gotham ! Le Joker, ce maniaque, ce tueur, celui que l'on surnomme le Clown Prince du Crime... si Batman, le Chevalier Noir, sombre du côté obscur, pourquoi le Joker ne pourrait-il pas sortir de sa psychose et devenir le Chevalier Blanc ? C'est ce qui arrive après qu'un traitement inédit a guéri le Joker et le fait redevenir Jack Napier : un nouveau candidat à la mairie de Gotham !

 

Critique

 

     Véritable phénomène du moment, White Knight s'inscrit dans la continuité de cette nouvelle génération de comics déjà évoquée ici même avec Infamous Iron Man. Jusque-là, tout était simple dans le monde des super-héros, qui protégeaient la veuve et l’orphelin quand les super-vilains tentaient de faire main basse sur la ville. C'était avant que des auteurs de renom commencent à explorer les zones d'ombre des justiciers, tout en essayant de comprendre les motivations de leurs ennemis. Cette démarche a donné lieu à quelques perles du genre avec les classiques de Frank Miller et Alan Moore (The Dark Knight Returns, The Killing Joke...), ou plus récemment Luthor et Joker.

 

     White Knight, c'est justement le Joker, le "chevalier blanc", en opposition au Dark Knight, Batman. L'intrigue repose sur un postulat tout à fait étonnant : le Joker est guéri. Eh oui. L'ingestion d'un médicament expérimental a soigné sa folie. À l'opposé, un Batman en mode pétage de plomb, perturbé par l'agonie d'Alfred, ne contrôle plus sa violence et sa brutalité, au point d'exaspérer ses alliés. Du coup l'échiquier se renverse, et nous assistons ici à une inversion des valeurs où le Joker, qui reprend son apparence "civile" et son vrai nom de "Jack Napier", devient le héros de Gotham alors que Batman devient l’ennemi public numéro un.

 

     Non sans une certaine maestria, l'auteur recycle les éléments d'un univers foisonnant, soit tout de même 80 ans de background. Murphy s'autorise ainsi une relecture de la relation ambiguë liant Batman et un Joker peu réceptif aux charmes d'Harley Quinn, ainsi que la tension sexuelle suggérée par l'obsession qu'ils entretiennent l'un pour l'autre . Le scénario se permet même de reprendre des éléments des films de Burton (le vrai nom du Joker, donc, mais aussi les différentes batmobiles, ou la campagne électorale du Pingouin de Batman Returns...). L'ensemble est réellement captivant, porté par le trait percutant de Matt Hollingsworth, et l'intrigue parvient à rester constamment sur la brèche : le Joker est-il sincère ou simule-t-il sa soudaine bienveillance pour Gotham ? S'agit-il d'un nouveau plan machiavélique de sa part ? Batman est-il réellement taré ? (Ce dont on se doutait depuis un certain temps).

 

     Pour conclure, l'ensemble peut se résumer à l'envers du décor, les coulisses de Gotham où la violence des actions de Batman est rarement remise en cause dans les comics. La description minutieuse des dommages collatéraux d'un vigilante en croisade, doublée d'une interrogation légitime sur les conséquences de ses actes sur la population des bas quartiers. Autrement dit : la relecture totale des fondations d'un univers que l'on croyait indéboulonnable.

Batman - White Knight - La critique
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