Infamous Iron Man
Tome 1
Rédemption
- Type : comic-book
- Genre : super-héros
- Scénario : Brian Michael BENDIS
- Dessins : Alex MALEEV
- Éditeur : Panini Comics
- Collection : Marvel Now !
- Date de parution : 07/11/2018
- Format : couverture souple / couleurs
- Dimensions : 177 X 267 mm
- Nombre de pages : 123
- Prix : 16€
- ISBN : 978-2-8094-7492-3
Résumé éditeur
Tony Stark a disparu. Victor Von Fatalis considère cette absence comme un signe : il est temps pour lui de changer et de devenir le héros qu'il aurait toujours dû être. Mais qui va croire que l'ancien dictateur peut incarner le nouvel Iron Man ?
Critique
On ne va pas se mentir, je lis beaucoup moins de comics qu'à une époque. Eh oui l'âge est passé, l'engouement n'est plus le même, les adaptations ciné que j'attendais fébrile durant des semaines ont maintenant tendance à me soûler (pour tout dire, je ne vais plus les voir). Autant dire qu'il fallait du lourd pour me ramener au bercail.
La raison principale à ce revirement tient dans la présence du Dr Fatalis dans cet Infamous Iron Man, comme son titre ne l'indique pas. D'une part, le super-vilain a toujours été l'un de mes personnages favoris de par sa complexité, son intelligence et sa volonté surhumaines. Ensuite, il faut admettre que, bien souvent, l'exploitation du Dr Doom a donné lieu au meilleur de la production comics. Citons par exemple Docteur Fatalis (1966), Les Guerres Secrètes (1984), Fatalis Imperator (1987), Dr Strange et Dr Fatalis (1990), Fatalis (2001), ou 1234 (2001). Le dictateur de Latvérie aura tout fait : volé le pouvoir du Surfeur d'Argent, affronté et vaincu des dieux ou assimilés (Galactus et le Beyonder, pour ne pas les citer), dupé le Diable en personne chez lui, en Enfer... Véritable personnage nietzschéen, affranchi de sa condition de gitan orphelin pour devenir son propre dieu, Fatalis n'a été supplanté que par un seul personnage, son revers de médaille, son double positif, sa Némésis : Reed Richards.
Tout a été fait, donc, avec Fatalis. Mais Bendis opère ici un très intéressant retournement de situation en inversant les rôles. Hé oui, Fatalis est devenu gentil. Après avoir réalisé tous ses projets (il a été le maître du monde durant un temps, a libéré sa mère des enfers, est même devenu un dieu), Fatalis souffre d'un sentiment d'insatisfaction, le syndrome de l'astronaute pourrait-on dire. Dès lors, que faire pour s'accomplir ? Contre toute attente, Fatalis a renoncé au pouvoir et endossé une nouvelle armure, inspirée de celle d'Iron Man, pour rendre la justice en traquant les super-vilains. On assiste ainsi à une situation inédite où un Victor Von Fatalis stoïque apparaît comme un être blessé, solitaire, touchant (ce qu'il a toujours été), dont l'extraordinaire potentiel a été gâché par une vie injuste. Personne ne croit en son soudain altruisme, la femme avec qui il pourrait construire une nouvelle vie le rejette et la Chose, personnage brutal et obtus, le poursuit comme un fantôme du passé. Tous les repères sont brouillés, les cartes redistribuées, et cette histoire s'inscrit parfaitement dans une époque où le manichéisme d'antan n'est plus de mise. Une seule question se pose alors : comment réparer les erreurs d'une vie consacrée au narcissisme et à l'égoïsme ? La rédemption est-elle encore possible ?
Je n'en dirai pas plus car les surprises sont nombreuses, et Bendis s'inscrit astucieusement dans la continuité en invoquant nombre de personnages liés à l'histoire du Latvérien et aux comics précités. Fatalement (sans jeu de mot), Fatalis devra s'interroger sur sa propre nature, et se demander s'il est véritablement fait pour ce nouveau rôle de super-héros. La suite en mai... (Hé oui c'est loin).