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Balades Cosmiques

Terminator - Dark Fate - La critique

23 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Terminator - Dark Fate - La critique

     Il va falloir se faire une raison : il n’existe, et n’existera que deux Terminator, les autres films demeurant pour l’éternité des apocryphes. Terminator – Dark Fate, présenté comme une suite directe de Terminator 2, adoubé par James Cameron en personne, était censé laver l’affront des trois films qui l’ont suivi (peut-être plus, je ne sais plus, j’ai fini par décrocher). Hélas, autant le dire sans détour : il semblerait qu’une malédiction liée à la franchise ait pour effet de donner à tout Terminator non filmé par Cameron des allures de nanar. Dark Fate ne fait pas exception à la règle.

 

     Pourtant, ça commence plutôt bien, dans la tradition des Terminator, avec des gens tout nu qui voyagent dans le temps. Histoire de varier un peu, on les fait ici apparaître un peu n’importe où, au milieu du trafic, sur un pont, en hauteur, etc. Mais passée cette intro « dans le ton », le film révèle bien vite ses lacunes. Dès que les personnages commencent à parler, à vrai dire. Je dois ici préciser que j’ai vu la VF, mais les dialogues sont assez affligeants, on a souvent l’impression qu’ils ont été écrits par un enfant. Reprenant parfois au mot près ceux de T1 et T2, ils enfilent les perles, appuient bien lourdement ce qui paraît évident, et à l'occasion s’essayent à un humour complètement hors de propos. Pour être honnête, j’ai à plusieurs reprises eu le sentiment de regarder une parodie des ZAZ (Y a-t-il un Pilote dans l’Avion ?).

 

     Ensuite, là où les personnages de Cameron passaient pour des fous et s’évertuaient à convaincre un monde incrédule, ceux de Miller acceptent tout comme si de rien n’était. L’apparition d’un cyborg tueur venu du futur, l’imminence de l’Apocalypse, la mort de leurs proches ? Oui bon, pourquoi pas... Une petite larmichette au passage, histoire de dire qu’on est ému, puis sans transition le film enchaîne les scènes d’une façon artificielle et, c’est le cas de le dire, robotique.

 

     Quant à l'interprétation... À la rigueur, un script moyen peut parfois être sublimé par le jeu des acteurs, mais force est de constater que l’ensemble du casting – exceptée Davis Mackenzie qui fait ce qu’elle peut, mais nous y reviendrons – est à la ramasse, avec une Linda Hamilton qui ressemble plus à un mix entre une Françoise Hardy énervée et Sam le Pirate qu’à Sarah Connor, et une Natalia Reyes au jeu épouvantable qui nous fait réévaluer Emilia Clarke.

 

     Ajoutez à ça des ressorts scénaristiques bien lourdingues (la relation conflictuelle entre Sarah et le T800), des twists qui tombent à l’eau, des scènes d’action ringardes vues et revues, parfois filmées dans le noir, des effets numériques ratés (ceux de T2 semblent plus récents), et vous obtenez un spectacle d’un ennui mortel qui n’apporte rien à la saga. Et histoire de se donner du fond, le film se pare d’un discours idéologique convenu, entre girl power et sous-texte anti-Trump bien appuyé, avec passage de frontière et centre de détention compris, où les Mexicains immigrés deviennent les futurs sauveurs de l’Amérique (ce qui en fait, par une étrange coïncidence, comme si la politique contaminait le cinéma, mais quoi de plus logique au fond, l’antithèse de Rambo – Last Blood).

 

     Rien à sauver, donc ? Si, quelques idées intéressantes. Une nouvelle timeline (et oui, encore une) sans Skynet et sans la famille Connor. Un nouveau type de soldat augmenté, basé sur le concept nietzschéen « Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. » Un personnage central féminin, porté par le charisme de Davis Mackenzie, aperçue dans Blade Runner 2049 et qui mérite franchement mieux que ça...

     Sinon, certains cinémas diffusent Terminator 1 & 2 en 4D. J’dis ça j’dis rien.

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Star Wars - The Rise of Skywalker - Le trailer (2)

22 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Star Wars - The Rise of Skywalker - Le trailer (2)

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Mournblade - Pan Tang - La couverture

21 Octobre 2019, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Mournblade - Pan Tang - La couverture

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Vampire - The Masquerade - Coteries of New York

21 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Vampire - The Masquerade - Coteries of New York

     Et encore un jeu vidéo tiré du jeu de rôle Vampire - La Mascarade, qui n'a jamais été autant sur le devant de la scène ! Récemment publié en français dans sa cinquième édition chez Arkhame Asylum, le JdR a déjà été adapté avec Vampire - Rédemption et Vampire - Bloodlines, reviendra bientôt avec Vampire - Bloodlines 2, et nous revient également avec un "jeu narratif".

     Ce type de jeu, inspiré des livres dont vous êtes le héros, prend le contre-pied de la surenchère numérique actuelle avec un enchaînement d'écrans fixes, où vous avez la possibilité de converser avec un personnage à l'aide d'un choix de réponses. Et là on voit tout de suite les avantages : on peut prendre tout son temps, et faire tourner le bouzin sur n'importe quelle machine.

     Le jeu, directement inspiré de la V5 du jeu de rôle, et qui prendra donc en compte ses particularités, sortira sur PC et Switch le 4 décembre. Au passage, à mon sens, ce serait plutôt un type de jeu pour smartphones, les capacités techniques des machines n'était pas du tout exploitées. Sinon, c'est réalisé par un studio polonais, et on connaît le talent des Polonais en matière de jeu vidéo (The Witcher, Cyberpunk 2077...). Ca sera probablement traduit en plusieurs langues, dont le français.

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Joker - La critique

20 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Joker - La critique

     Peut-être avez-vous entendu dire, ici et là, que Joker est un chef-d’œuvre instantané. Rumeur renforcée par l’attribution du Lion d’Or, excusez du peu, à la Mostra de Venise. Autant vous le dire tout de suite : c’est la stricte vérité. Laissez-moi donc vous expliquer pourquoi.

 

     De son premier plan au générique de fin, Joker adopte des parti-pris radicaux qui s’avèrent pour le moins payants. Sur le fond, d’abord. Comme chacun sait, les méchants sont toujours plus intéressants à traiter que les gentils. Plus intelligents, plus torturés, plus sexy, moins lisses... Todd Phillips (le réalisateur de... Very Bad Trip !!!) l’a bien saisi, et le concept du film repose tout entier sur le principe suivant : on ne naît pas méchant, on le devient. Il se place ainsi du point de vue d’Arthur Fleck, humoriste raté que l’on pourrait qualifier de « brave gars malchanceux que tout le monde traite comme de la merde ». L’idée consiste à décortiquer méticuleusement sa lente détérioration psychologique, qui l’amènera à devenir le Joker. Cette approche fait écho à une sorte de mode actuellement présente dans les comics, consistant à inverser les rôles et en faisant du méchant le héros de l’histoire... (cf. Batman - White Knight).

 

     On notera au passage que, si le film paraît de prime abord assez éloigné des adaptations actuelles de comics, il s’inspire très fortement du Killing Joke d’Alan Moore, qui définit les origines du Joker. Un peu de The Dark Knight Returns de Frank Miller, également, dans sa dernière partie, mais n'en révélons pas davantage.

 

     Et donc, comment un brave type peut-il devenir le plus célèbre des super-vilains, sans pour autant tomber dans une cuve d’acide ou se faire irradier ? C’est dans sa réponse que le film se révèle dérangeant : en subissant une vie banale d’homme occidental moderne. Pire encore, il se montre particulièrement perturbant dans son empathie envers Fleck, qu’il parvient sans aucun mal à transmettre au spectateur. Tout le monde s’acharne contre ce sympathique garçon, malgré (ou en raison de) sa gentillesse maladroite et qui, à l’évidence, a besoin d’une aide, d'un minimum de lien social dont on le prive injustement, en raison d'un handicap (très intelligente exploitation du fameux rire du Joker). Thomas Wayne (le père de...), bienfaiteur de Gotham, est quant à lui présenté comme un sale con égoïste, un privilégié prêt à écraser les "losers" pour asseoir sa gloire. Difficile, dans ces conditions, de donner tort à un névrosé qui ne fait que rappeler à la société qu’il existe, certes de façon un peu brutale... Le script se permet ainsi d’élargir son propos en établissant une satyre de la société toute entière. Combien d’anonymes, autant de Jokers potentiels dans notre entourage, ignorons-nous au quotidien ?

 

     Sur la forme, ensuite. Le film semble se dérouler dans les années soixante-dix. Ce qui pose, sans que cela nuise à la cohérence de l’ensemble, un certain souci chronologique (le Joker doit être âgé de trente ans de plus que Batman...). Du coup, il est mis en scène « à la manière des années soixante-dix », avec une "maîtrise scorsesienne", ce dont on ne se plaindra pas. Le réalisateur prend ainsi le temps de composer ses cadres, d’exposer ses personnages et de faire progresser son intrigue, en contre-pied total des surenchères marvéliennes numériques tournées à la chaîne comme des épisodes de série TV. L'intelligence et la subtilité du scénario sont assez bluffantes, dans la façon qu'a le script d'enchaîner les détails a priori anodins mais qui, en s’accumulant, dessinent le portrait de sociopathe du Joker que l’on connaît. Le souci du détail va même jusqu’à se glisser dans les plans incluant des textes (carnet intime, journaux...) entièrement traduits en français, comme avait l’habitude de le faire Stanley Kubrick !

 

     Enfin, rendons à César ce qui appartient à César. La réussite du film doit aussi beaucoup, précisons-le, à la phénoménale prestation de Joaquin Phoenix, qui parvient à surclasser, dans un autre style, celle d’Heath Ledger. Il est en effet rare qu’un acteur parvienne à être simultanément touchant et effrayant. Oscar en vue ?

 

     Joker s'impose donc comme le parfait témoin de la société occidentale moderne, entre individualisme et frustration, où l'être humain est réduit à une chose que l'on écrase sans pitié s'il n'assume pas un rôle de prédateur dénué d'empathie. On pense par moment à Fight Club, ou à Blade Runner 2049, parallèle intéressant car celui-ci se déroule dans le futur, et Joker dans le passé, tout en reflétant parfaitement la société actuelle.

 

     Bref, je pourrais épiloguer longtemps sur cette claque cinématographique. Pour être honnête, à l’annonce du projet, je ne misais pas un kopeck sur le film. Pourtant, croyez-moi bien : lors de l’avant dernière scène, en voyant Phoenix vêtu des apparats du clown le plus redoutable de Gotham, vous aurez l’impression de voir la première fois le véritable Joker sur un grand écran.

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