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Balades Cosmiques

Valérian et La Cité des Mille Planètes - La critique

27 Juillet 2017, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Valérian et la Cité des Quatre Mille

Valérian et la Cité des Quatre Mille

Quatrième incursion de Luc Besson dans la science-fiction, après Le Dernier Combat, Le Cinquième Élément et Lucy, Valérian et la Cité des Mille Planètes est l’adaptation d’une BD relativement populaire auprès des connaisseurs, dont la parution initiale remonte aux années 60 dans les pages de la revue Pilote. Tout cela, vous l’avez entendu maintes et maintes fois dans la campagne marketing calibrée « à l’américaine » par Europa, la société de production de Luc Besson, un réalisateur parfaitement rodé aux méthodes US dont le poids et l’influence dans le cinéma français restent un cas unique (rappelons que ce dernier film, budgété à 197 millions d’euros par des fonds internationaux, demeure un produit totalement franco-français). Les trailers, visuellement bluffants, n’étaient cependant pas pour nous rassurer, la faute à un duo assez peu charismatique et peu vendeur. Alors, qu’en est-il de ce Valérian ?

 

Autant être clair : visuellement, ça claque. Le film est généreux, l’argent est à l’écran, il n’y a rien à dire là-dessus. En faisant appel à Wetta (responsable des sfx du Seigneur des Anneaux), au dessinateur de la BD originale (qui collaborait déjà au Cinquième Élément) et à sa propre imagination, mais aussi en misant ses dépenses davantage sur le domaine visuel que dans les cachets des comédiens (« seulement » 1,4 millions pour les rôles principaux), Besson égale voire surpasse ce qui se fait actuellement de mieux en matière de film de SF, formellement s’entend. Ses délires visuels empruntés à droite à gauche impriment la rétine, de l’île paradisiaque digne d’Aquablue de l’introduction au marché virtuel en mode touristes d’un pseudo-Tatooine, on peut dire que le réalisateur du Grand Bleu a mis le paquet pour nous impressionner.

 

Venons-en au sujet qui fâche, qui est un peu un leitmotiv avec les films d’un technicien confirmé rompu à l’exercice de style, mais qui gagnerait à s’entourer de scénaristes aux cursus solides. Pour résumer, Valérian conte la fuite en avant de deux agents fédéraux intergalactiques (genre Capitaine Flam) à la poursuite d’un petit cochon qui chie des perles volé à un peuple indigène évoquant beaucoup celui d’Avatar, qui faisait lui-même penser à celui d’Aquablue, qui nous rappelait par ailleurs les Fremens de Dune (1965, tout de même). C'est un peu léger, vous en conviendrez.

 

Au final, le film souffre de certaines longueurs inutiles et de facilités (la méduse !) assurant la liaison (le remplissage ?) entre des scènes visuellement époustouflantes et/ou rigolotes (le dîner de l'Empereur !). On retiendra donc surtout le tour de force, déjà évoqué, du marché virtuel, mais le métrage ne parvient malheureusement jamais à égaler sa folie décomplexée - sauf peut-être durant la course-poursuite de Valérian à travers une série d’obstacles – et, curieusement, le strip-tease de Rihanna qui, bien qu’un peu putassier (on ne se refait pas), a le mérite de présenter un personnage original, drôle et touchant (on pensera forcément aux androïdes de Blade Runner), qui vole un instant la vedette aux deux héros.

 

Alors oui, on n’a jamais vu ça dans un film français, il est vrai assez avare dans le genre de la SF, mais sur le fond Valérian demeure aussi inconsistant que Le Cinquième Élément, mis à part pour nous apprendre que, décidément, les militaires sont vraiment des gros bourrins, et que l’amour triomphe de tout. Sinon, il y a plein de créatures rigolotes.

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