Les Évangiles Écarlates
de Clive Barker
RÉSERVÉ A UN PUBLIC AVERTI
- Type : roman
- Genre : fantastique/horreur
- Auteur : Clive BARKER
- Traducteur : Benoît DOMIS
- Éditeur : Bragelonne
- Collection : L'Ombre de Bragelonne
- Date de parution : 20/01/2016
- Format : grand format / broché / couverture cartonnée avec jaquette
- Dimensions : 242 X 156 mm
- Nombre de pages : 360
- Prix : 25 €
- ISBN : 9782352949206
Résumé éditeur
On attendait depuis près de vingt ans le retour des deux personnages les plus célèbres de Clive Barker : Pinhead et Harry D’Amour. Un rendez-vous annoncé dans un ouvrage devenu mythique que des millions d’admirateurs n’osaient plus espérer. Ce livre, le voici.
Un final grandiose qui oppose le fameux détective du surnaturel Harry D’Amour et le Prêtre de l’Enfer, immortel et sadomasochiste – Pinhead pour les intimes. La conclusion de l’histoire qui commença dans Hellraiser avec la découverte d’une étrange boîte, un cube-puzzle réputé ouvrir un portail sur l’enfer lui-même…
Retrouvez l’univers visionnaire du maître de l’horreur dans un récit sanglant, terrifant et brillamment complexe qui ravira ses admirateurs de longue date, comme ceux qui vont découvrir pour la première fois son imagination unique en son genre.
Le règne des Évangiles écarlates est arrivé. Êtes-vous prêt ?
Critique
Oyez oyez, j'ai l'honneur de vous annoncer l'extension du domaine de la lutte du blog avec la création d'une rubrique littéraire ; il ne se limitera donc plus au seul univers de l'image. Et pour ouvrir le bal, je vous propose une critique des Évangiles Écarlates (Scarlet Gospels).
Exactement trente ans après la parution de la nouvelle Hellraiser, où nous découvrions de terrifiants démons sado-masochistes dénommés les "Cénobites", et après huit films, Clive Barker se décide enfin à nous proposer une suite sous la forme d'un roman.
Une résurrection dans un mausolée, cinq occultistes en panique traqués par un démon... L'auteur a la bonne idée d'entrer directement dans le vif du sujet et d'installer dès les premières pages une tension palpable, un sentiment d'imminence, une urgence qui vous prend aux tripes. C'est un Barker que l'on sent pressé par le temps qui nous revient plus cruel que jamais, sans aucune intention de perdre cent pages en exposition interminable à préparer la venue de celui que tout le monde espère tout en le redoutant. Car il sait pertinemment que son lecteur connaît ce démon, attend depuis longtemps son retour littéraire et n'ignore pas toutes les horreurs dont il est capable. Il ne viendra pas pour rigoler, pour notre plus grand déplaisir. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne déçoit pas : âmes sensibles s'abstenir...
Ainsi, dès l'introduction, l'auteur s'affranchit rapidement de l'obligation de mettre en scène Pinhead, une façon pour lui de nous dire "OK vous le vouliez, le voilà", en nous "offrant" toutefois quelques concessions : la description du Cénobite correspond davantage à celle des films qu'à celle de la nouvelle originale, et Barker s'essaye même à la mise en abyme en reprenant le surnom imaginé par les fans... pour s'en plaindre ! L'intrigue peut ensuite débuter avec l'apparition d'Harry d'Amour, détective du paranormal aux airs de John Constantine, avec ses tatouages ésotériques protecteurs. Le roman prend alors une tournure particulièrement excitante en nous promettant un affrontement entre le Cénobite et le seul homme sur Terre dont les connaissances occultes permettent de rivaliser avec l'Enfer...
Pour résumer, la réussite des Évangiles Écarlates repose sur deux principaux atouts : des chapitres courts au rythme infernal - si j'ose dire - où s'enchaînent les événements, et une volonté de l'auteur d'approfondir et développer la mythologie liée aux Cénobites déjà évoquée dans le film Hellraiser II. Barker nous fait enfin traverser le miroir et l'Enfer devient un véritable décor soigneusement décrit. Loin de moi l'envie de vous gâcher la surprise, mais vous ne risquez pas d'oublier de sitôt les peintures cauchemardesques qu'il s'emploie à graver dans nos crânes, telle cette procession de Cénobites avançant en file indienne dans la désolation de l'Enfer battu par un vent glacial... Pinhead, quant à lui, ne se limite plus à quelques apparitions théâtrales, il est désormais un acteur à part entière de l'histoire avec ses propres motivations et enjeux.
Les Évangiles Écarlates peuvent donc être considérés comme un cadeau fait aux fans de Hellraiser, apportant des réponses à toutes les questions qu'ils ont pu se poser sur la saga (où vivent les Cénobites ? Existe-t-il une hiérarchie dans leur Ordre ? Quelle place Pinhead y occupe-t-il ? Est-il vraiment invulnérable ? Etc.). Bien davantage qu'un simple coup de pub basé sur son œuvre la plus connue, le roman apporte considérablement à l'univers mis en place par l'auteur en revisitant La Divine Comédie de Dante et le mythe d'Orphée, rien de moins...
Entre Éros et Thanatos, fascination et répulsion, du pur Clive Barker.
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