Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Balades Cosmiques

litterature

Sorceleur T.2 - L'Épée de la Providence - La critique

29 Septembre 2016, 02:00am

Publié par Norrin Radd

Sorceleur T.2 - L'Épée de la Providence - La critique

Sorceleur

Tome 2

L'Épée de la Providence

  • Type : nouvelles
  • Genre : fantasy
  • Auteur : Andrzej SAPKOWSKI
  • Traducteur : Alexandra DAYET
  • Éditeur : Milady
  • Collection : Gaming
  • Date de parution : 20/05/2011
  • Date de première parution (France) : 17/01/2008
  • Date de parution originale (Pologne) : 1993
  • Format : poche/broché/couverture souple
  • Dimensions : 177 X 110 mm
  • Nombre de pages : 464
  • Prix : 7,60 €
  • ISBN : 9782811205072

Résumé éditeur

     Geralt de Riv n’en a pas fini avec sa vie errante de tueur de monstres. Fidèle aux règles de la corporation maudite des sorceleurs, Geralt assume sa mission sans faillir dans un monde hostile et corrompu qui ne laisse aucune place à l’espoir. Mais la rencontre avec la petite Ciri, l’Enfant élue, va donner un sens nouveau à l’existence de ce héros solitaire. Geralt cessera-t-il enfin de fuir devant la mort pour affronter la providence et percer à jour son véritable destin ?

Critique

     « - Je ne chasse pas les dragons, répondit sèchement Geralt. Les diploures géant, oui. Les gluasses, les dermoptères. Mais pas les dragons authentiques, les verts, les noirs ou les rouges. Sache-le, voilà tout. »

     Fidèle à son approche "howardienne" de l'heroïc fantasy, basée sur la méthode "je tape fort dès l'intro pour ensuite raconter tranquillement mon histoire", Sapkowski entre directement dans le vif du sujet en présentant notre Sorceleur préféré aux prises avec un basilic. Cette mission "anodine" apparaîtra vite comme le prétexte au véritable motif de la première nouvelle du recueil : la chasse au dragon.

     Dès lors, l'auteur développe une galerie de personnages pittoresques digne de Donjons & Dragons pour lancer aux trousses du gros lézard un groupe disparate composé de nains mercenaires, d'un magicien, d'un paladin et, bien entendu, du barde facétieux Jaskiel ou encore Yennefer, la sorcière caractérielle, une femme si charismatique qu'il eut été dommage de ne pas continuer à l'exploiter.

     On retrouve ici toutes les qualités du premier tome : des personnages plus complexes et ambigus qu'ils n'y paraissent, des retournements de situation, un humour décalé et, bien sûr, un zeste d'érotisme lié à deux amazones sexy et redoutables escortant un guerrier bon-vivant, mais aussi bien sûr à l'envoûtante Yennefer. Ainsi, on sent la volonté de Sapkowski d'approfondir la relation contrariée entre elle et Geralt, que tout rapproche (l'âge avancé malgré les apparences, la magie, l'infertilité, la solitude...), mais basée sur un mode "je t'aime moi non plus" quand la belle magicienne au parfum de lilas et de groseille en fait voir de toutes les couleurs au pauvre sorceleur.

Une relation tumultueuse qui fera l'objet de la seconde nouvelle, pour le moins surprenante, uniquement centrée sur un triangle amoureux digne d'un soap mais contée avec une sensibilité touchante, où Geralt nous révèle enfin sa vulnérabilité.

     La troisième histoire nous embarque une nouvelle fois dans une direction imprévisible avec une critique humoristique des marchés financiers et de la spéculation, sans trop en révéler sur cette course-poursuite vaudevillesque menée tambour battant par le sorceleur, son ami Jaskiel et... un hobbit.

     Dans la quatrième, un nouveau personnage particulièrement touchant fait son apparition avec Essi, jeune troubadour amie de Jaskiel, avec pour prétexte la chasse au monstre marin.

     La cinquième nouvelle, qui donne son titre au recueil, revêt une importance toute particulière car elle introduit également un personnage très important dans la saga en la personne de Ciri, la peste adorable déjà connue des joueurs de Witcher 3. Après avoir "procuré" à Geralt une femme, l'auteur confirme sa volonté de fournir à un personnage par définition solitaire un ersatz de famille avec cette petite fille au caractère aussi trempé que celui de Yennefer, et toujours cette incroyable capacité à rendre un personnage attachant en quelques lignes.

     La dernière nouvelle est un peu difficile à suivre, car relatée sous la forme de flash-backs remémorés par le sorceleur au cours de ses délires suite à une blessure grave, et donc assez décousue. Elle a toutefois le mérite de nous en apprendre un peu plus sur son background, sur son passé, son présent et son avenir...

     Ainsi, l'aspect le plus remarquable de la saga, qui explique sans doute son succès au sein d'une énorme production fantasy plus ou moins intéressante, réside dans la profondeur apportée à son oeuvre par Sapkowski qui décidément, s'avère le digne successeur de Robert Howard. Derrière l'humour omniprésent, "la politesse du désespoir" comme disait l'autre, resurgissent souvent les thèmes de la solitude et de l'exclusion, semble-t-il très personnels pour l'auteur. Il n'est pas rare d'assister aussi, au gré d'une discussion, à des réflexions philosophiques sur l'équilibre entre ordre et chaos, la monstruosité des hommes et l'humanité des monstres, ou bien à des analyses psychologiques d'une pertinence rare... Et, toujours, cette sensibilité palpable quand les blessures de l'âme contenues par Geralt sous son austérité pudique refont surface lors de dialogues déchirants.

     Cette alternance entre humour et sensibilité à fleur de peau, typique de l'Europe de l'Est, en un mot : cet humanisme, incarne véritablement la "marque de fabrique" d'une série capable de nous faire passer du rire aux larmes.

Voir les commentaires

Sorceleur - Le timbre

20 Septembre 2016, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Sorceleur - Le timbre

Et oui encore un article sur le Sorceleur, c'est comme ça. Mais la nouvelle a son importance : la saga du Sorceleur connait un tel succès en Pologne, où ses chiffes de vente sont supérieurs à ceux des livres de Stephen King, pour vous donner une idée, qu'un timbre à l’effigie du Sorceleur y est désormais disponible. Tout cela pour dire que le Sorceleur, c'est un peu l'Astérix polonais...

Le timbre n'est vendu qu'en Pologne et il est limité à 180 000 exemplaires, inutile de se précipiter.

Voir les commentaires

Sorceleur - Les Origines

14 Septembre 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Sorceleur - Les Origines

Et oui encore le Sorceleur : ça sort le 21 septembre à l'occasion des 30 ans du personnage, ça fait 888 pages, ça coûte 40€ et ça regroupe :

  • Une préface de Stéphane Marsan.
  • Les trois premières aventures de Geralt, dans l’ordre chronologique : Le Dernier Vœu, L’Épée de la Providence et La Saison des Orages.
  • Des artworks officiels issus des jeux vidéo The Witcher.
  • Des illustrations inédites d’Alejandro Colucci.

L'occasion de revoir en chair et en os le stoïque Geralt et la caractérielle Yennefer avec de superbes illustrations.

Tous les détails ici et plus d'images sur l'album Facebook.

Sorceleur - Les Origines

Voir les commentaires

Le Trône de Fer - La Maquette

3 Septembre 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Le Trône de Fer - La Maquette

Oui, ils l'ont fait. Elle n'est pas en allumettes mais en tiges de métal : la maquette du Trône de Fer, à la façon de l'illustration magistrale de Marc Simonetti.

Le Trône de Fer - La Maquette

Voir les commentaires

Sorceleur T.1 - Le Dernier Voeu

5 Juillet 2016, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Sorceleur T.1 - Le Dernier Voeu

Sorceleur

Tome 1

Le Dernier Voeu

  • Type : nouvelles
  • Genre : fantasy
  • Auteur : Andrzej SAPKOWSKI
  • Traducteur : Laurence DYÈVRE
  • Éditeur : Milady
  • Collection : Gaming
  • Date de parution : 22/04/2011
  • Date de première parution (France) : 17/01/2008
  • Date de parution originale (Pologne) : 1993
  • Format : poche/broché/couverture souple
  • Dimensions : 177 X 110 mm
  • Nombre de pages : 384
  • Prix : 7,10 €
  • ISBN : 3391891980906

Résumé éditeur

     Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un sorceleur.
     Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand cœur… et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier vœu : retrouver son humanité perdue.

Critique

     Si vous êtes un "gamer", vous avez sans doute déjà pris les commandes du "Witcher" sur votre écran. Cette série de trois jeux vidéos (plus les extensions), dont le dernier fut unanimement salué comme un chef-d'œuvre artistique et technique, est en fait tirée d'une saga littéraire polonaise où Geralt de Riv, un "sorceleur" ("le terme "witcher" étant un dérivé masculin de "witch", "sorcière"), albinos mi-sorcier mi-druide, loue ses services au gré de ses pérégrinations dans un monde d'inspiration médiévale... Non sans évoquer d'autres personnages littéraires, notamment le puritain Solomon Kane de Robert Howard ou Vampire Hunter D (l'alcool en plus et la chasteté en moins), avec qui il partage une personnalité solitaire, taciturne et un sens de l'honneur tout particulier malgré son statut de tueur de monstres à gages.

     Les premiers livres mettant en scène Geralt se présentent sous la forme d'une suite de nouvelles. La première d'entre elles, Le Dernier Voeu, est assez trompeuse et fait un peu peur - dans le mauvais sens du terme - car, destinée à exposer le personnage et son univers, elle s'avère d'une facture relativement classique et sérieuse. Le sorceleur y est engagé pour affronter et guérir, s'il en a la possibilité, une princesse transformée en strige et réfugiée dans un château, d'où elle ne sort que la nuit pour se nourrir (d'êtres humains, s'entend). C'est l'occasion de se familiariser avec le statut de paria des sorceleurs, rejetés partout où ils se rendent, et avec leurs méthodes basées sur l'utilisation de signes magiques et d'herbes destinées à augmenter leurs capacités. La seconde nouvelle, intercalée entre les autres histoires fera ensuite office de leitmotiv pour enchaîner les intrigues sous forme de flash-backs où nous faisons la connaissance des personnages prochainement récurrents de cet univers.

     La suite devient plus originale car les intentions de l'auteur se concrétisent avec des trouvailles et des personnages toujours plus improbables, des situations souvent drôles et cocasses parées d'un humour décalé typique des pays de l'est. Pourtant, derrière la blague se profile une approche davantage sophistiquée qu'il n'y paraît de Geralt de Riv, un anti-héros plus complexe qu'un fanatique massacrant à vue tout ce qui ressemble de près ou de loin à un monstre, prenant parfois même leur partie et limitant autant que possible les pertes de vies, humaines ou inhumaines.

     L'influence de Robert Howard se fait sentir à chaque page, et Andrzej Sapkowski a bien retenu ses leçons : des introductions ne tardant pas à entrer dans le vif du sujet, des personnages forts et ambigus, quand le "gentil" du début devient le "méchant" à la fin et inversement, des retournements de situation, des dilemmes moraux et, bien sûr, le tout saupoudré de bastons et d'un peu d'érotisme soft. Mais son influence ne s'arrête pas là et les allusions aux contes pour enfants comme La Belle et la Bête, Blanche Neige ou Cendrillon, et même à la mythologie sont constantes dans un univers inscrit dans le genre de la dark fantasy.

Une excellente surprise, donc, pour peu que l'on ne se limite pas à la monotone austérité de la première nouvelle. Sorceleur possède cette atmosphère assez étrange typique des auteurs des pays de l'est, un peu comme Stalker, dans un autre registre, où l'on parle peu et où l'on agit, où l'humour permet de survivre dans un monde déprimant et hostile... Ce premier tome donne envie de lire la suite, de jouer aux jeux vidéos, de voir la série TV, lire les BD (l'univers étendu de Witcher est assez impressionnant), d'explorer davantage ce monde et ses personnages charismatiques, sexys et drôles. La marque des grandes oeuvres.

Critiques liées

*

Voir les commentaires

<< < 10 20 30 31 > >>