Sorceleur
Tome 1
Le Dernier Voeu
- Type : nouvelles
- Genre : fantasy
- Auteur : Andrzej SAPKOWSKI
- Traducteur : Laurence DYÈVRE
- Éditeur : Milady
- Collection : Gaming
- Date de parution : 22/04/2011
- Date de première parution (France) : 17/01/2008
- Date de parution originale (Pologne) : 1993
- Format : poche/broché/couverture souple
- Dimensions : 177 X 110 mm
- Nombre de pages : 384
- Prix : 7,10 €
- ISBN : 3391891980906
Résumé éditeur
Geralt de Riv est un homme inquiétant, un mutant devenu le parfait assassin grâce à la magie et à un long entraînement. En ces temps obscurs, ogres, goules et vampires pullulent, et les magiciens sont des manipulateurs experts. Contre ces menaces, il faut un tueur à gages à la hauteur, et Geralt est plus qu’un guerrier ou un mage. C’est un sorceleur.
Au cours de ses aventures, il rencontrera une magicienne capricieuse aux charmes vénéneux, un troubadour paillard au grand cœur… et, au terme de sa quête, peut-être réalisera-t-il son dernier vœu : retrouver son humanité perdue.
Critique
Si vous êtes un "gamer", vous avez sans doute déjà pris les commandes du "Witcher" sur votre écran. Cette série de trois jeux vidéos (plus les extensions), dont le dernier fut unanimement salué comme un chef-d'œuvre artistique et technique, est en fait tirée d'une saga littéraire polonaise où Geralt de Riv, un "sorceleur" ("le terme "witcher" étant un dérivé masculin de "witch", "sorcière"), albinos mi-sorcier mi-druide, loue ses services au gré de ses pérégrinations dans un monde d'inspiration médiévale... Non sans évoquer d'autres personnages littéraires, notamment le puritain Solomon Kane de Robert Howard ou Vampire Hunter D (l'alcool en plus et la chasteté en moins), avec qui il partage une personnalité solitaire, taciturne et un sens de l'honneur tout particulier malgré son statut de tueur de monstres à gages.
Les premiers livres mettant en scène Geralt se présentent sous la forme d'une suite de nouvelles. La première d'entre elles, Le Dernier Voeu, est assez trompeuse et fait un peu peur - dans le mauvais sens du terme - car, destinée à exposer le personnage et son univers, elle s'avère d'une facture relativement classique et sérieuse. Le sorceleur y est engagé pour affronter et guérir, s'il en a la possibilité, une princesse transformée en strige et réfugiée dans un château, d'où elle ne sort que la nuit pour se nourrir (d'êtres humains, s'entend). C'est l'occasion de se familiariser avec le statut de paria des sorceleurs, rejetés partout où ils se rendent, et avec leurs méthodes basées sur l'utilisation de signes magiques et d'herbes destinées à augmenter leurs capacités. La seconde nouvelle, intercalée entre les autres histoires fera ensuite office de leitmotiv pour enchaîner les intrigues sous forme de flash-backs où nous faisons la connaissance des personnages prochainement récurrents de cet univers.
La suite devient plus originale car les intentions de l'auteur se concrétisent avec des trouvailles et des personnages toujours plus improbables, des situations souvent drôles et cocasses parées d'un humour décalé typique des pays de l'est. Pourtant, derrière la blague se profile une approche davantage sophistiquée qu'il n'y paraît de Geralt de Riv, un anti-héros plus complexe qu'un fanatique massacrant à vue tout ce qui ressemble de près ou de loin à un monstre, prenant parfois même leur partie et limitant autant que possible les pertes de vies, humaines ou inhumaines.
L'influence de Robert Howard se fait sentir à chaque page, et Andrzej Sapkowski a bien retenu ses leçons : des introductions ne tardant pas à entrer dans le vif du sujet, des personnages forts et ambigus, quand le "gentil" du début devient le "méchant" à la fin et inversement, des retournements de situation, des dilemmes moraux et, bien sûr, le tout saupoudré de bastons et d'un peu d'érotisme soft. Mais son influence ne s'arrête pas là et les allusions aux contes pour enfants comme La Belle et la Bête, Blanche Neige ou Cendrillon, et même à la mythologie sont constantes dans un univers inscrit dans le genre de la dark fantasy.
Une excellente surprise, donc, pour peu que l'on ne se limite pas à la monotone austérité de la première nouvelle. Sorceleur possède cette atmosphère assez étrange typique des auteurs des pays de l'est, un peu comme Stalker, dans un autre registre, où l'on parle peu et où l'on agit, où l'humour permet de survivre dans un monde déprimant et hostile... Ce premier tome donne envie de lire la suite, de jouer aux jeux vidéos, de voir la série TV, lire les BD (l'univers étendu de Witcher est assez impressionnant), d'explorer davantage ce monde et ses personnages charismatiques, sexys et drôles. La marque des grandes oeuvres.
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