Starship Troopers - La réédition
Avant le chef-d'oeuvre visionnaire aux sfx déments de Paul Verhoeven, Starship Troopers était un roman, un classique de la SF signé Robert A. Heinlein. Là où ça devient drôle, c'est que le bouquin, écrit au premier degré, faisait l'éloge d'une idéologie conservatrice et pro-militariste (précisons qu'il date de 1959), avant de devenir une satire anti-impérialisme yankee sous l’objectif du réalisateur hollandais.
Pendant longtemps, l'auteur et son oeuvre ont suscité des controverses, certains affirmant qu'il n'était pas si "premier degré" que cela, qu'il adoptait avec ironie le point de vue d'un soldat (le roman est rédigé à la première personne), et d'autres n'hésitant pas à le qualifier d'auteur d’extrême droite (qualificatif rapidement attribué à tout auteur de SF n'affichant pas clairement des idées plutôt marquées à Gauche). En tout cas, tous s'accordent à dire que le Monsieur était un grand nom de la science-fiction.
Et donc, le livre est bien sûr paru chez nous, depuis 1974, avec une traduction de Michel Demuth et un curieux titre, emprunté à Guy Béart : Étoiles, Garde à Vous ! Plusieurs éditions poches, toujours chez J'Ai Lu, se sont succédées, toujours avec le même titre.
Si je vous parle de tout ça, il y a bien sûr une raison, car J'Ai Lu a la bonne idée de nous ressortir le bouquin, cette fois sous son vrai titre original. Alors évacuons de suite les sujets qui fâchent : la couverture est bof. A la rigueur, je préférais la dernière, ou même l'avant-dernière avec le soldat futuriste. Ensuite, il coûte 20€ tout de même, et 15 en version numérique. Oui je sais, ça refroidit. Mais évidemment, il y a un mais : inutile de chercher le livre à 2€ sur Price Minister, car c'est une toute nouvelle traduction inédite de Patrick Imbert qui nous est proposée, l'ancienne étant un peu, avouons-le, datée, pour ne pas dire vieillotte. On imagine qu'avec un "nouvel angle d'approche", le roman peut prendre une autre résonance, surtout en le superposant avec l'actualité internationale, ce d'autant plus qu'il est précédé d'une préface (je sais, c'est un pléonasme) expliquant son contexte.
Pour vous faire une idée, J'Ai Lu a la bonne idée, justement, de mettre à disposition 36 pages (sur 352) de la bête, vous savez ce qu'il vous reste à faire.