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Balades Cosmiques

critiques bc (cinema)

Doctor Strange - La critique

26 Octobre 2016, 00:00am

Publié par Norrin Radd

J'ai mon bureau en haut d'une tour/D'où je vois la ville à l'envers (air connu).

J'ai mon bureau en haut d'une tour/D'où je vois la ville à l'envers (air connu).

Doctor Strange est un spectacle plus que correct, où l'on sent rarement poindre l'ennui malgré les passages obligés de toute transcription de comics, avec notamment l'indispensable exposition des origines du héros. Du travail propre, porté par le jeu de Benedict Cumberbatch, toujours impeccable, et  Mads "Hannibal" Mikkelsen, qui nous fait du Mads Mikkelsen.

Soyons direct : le film vaut surtout pour ses effets spéciaux bluffant, pour une fois à la hauteur des annonces. Les scènes d'action mettent la tête à l'envers, littéralement, et parviennent à rendre parfaitement les trips inter-dimensionnels de Strange à tel point qu'on les dirait parfois sortis des pages du comic-book... Et ce même si, comme le laissait présager la bande-annonce, les scènes de "ville/Rubik's Cube" évoquent beaucoup celles des rêves d'Inception. Autre point intéressant : si l'on échappe pas à une énième bataille finale, le film se conclut par une idée totalement barrée, qu'on aurait peut-être osée dans un épisode du Dr Who mais complètement inattendue dans un film de ce calibre ! Et on peut aussi citer quelques bonnes idées ça et là, comme l'aspect "vivant" de la cape.

Venons-en aux sujets qui fâchent : le Docteur Strange devient trop vite sorcier en lisant quelques livres (en sanskrit !), les dialogues sonnent parfois creux et s'avèrent peu convaincants (mention spéciale à la dispute Strange/Mordo), les tentatives d'humour tombent à plat, et on se demande bien pourquoi dans les adaptations de comics une étrange épidémie fait que les hommes deviennent des femmes, les blancs deviennent noirs ou les asiatiques deviennent blancs, etc. L'Ancien, un vieil asiatique est donc ici une femme caucasienne, le Baron Mordo est noir et il n'y a guère que Benedict Wong pour représenter fidèlement... Wong ! On notera aussi des scènes de baston assez redondantes et inutiles : on attend des sortilèges et on voit du kung-fu à base de nunchakus magiques...

Allez, pour finir sur une note positive on appréciera les références clin d'œil pour les férus de paranormal : projections astrales, EMI, multivers, voire même des allusions à l'Ayahuasca (cf. l'excellente critique du livre Le Serpent Cosmique sur l'excellent blog Balades Cosmiquessont bien sûr de la partie !

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X-Men - Apocalypse - La critique

18 Mai 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Un choix d'image purement gratuit.

Un choix d'image purement gratuit.

X-Men Apocalypse est le sixième film consacré aux X-Men, en mettant de côté les deux "spin-offs" dédiés à Wolverine. Tel Star Wars, la série se divise en deux trilogies commençant par la fin : la première débutant avec un Professeur X (chauve) vieillissant en fauteuil roulant et la seconde avec la formation des X-Men et un Xavier valide (et chevelu). Apocalypse marque donc la fin d'un cycle avec aux commandes Bryan Singer, qui aura déjà oeuvré sur quasiment tous les X-Men en qualité de réalisateur ou producteur, une série que l'on pourra donc considérer comme sa "grande oeuvre" liée à des thèmes qui lui sont chers (l'adolescence, l'exclusion...).

Logiquement, ce dernier film nous promet donc du grand spectacle avec la présence du plus grand super-vilain affronté par les mutants en la personne d'Apocalypse, qui chamboula à lui seul tout l'univers des X-Men avec le crossover L'Ère d'Apocalypse (qui donna lieu à quelques excellents épisodes mis en scène par Scott Lobdell ou Chris Bachalo), et rien de moins que la promesse d'une fin du monde déjà entraperçue dans Days of the Future Past dans une version "post-apo".

L'introduction est plutôt bien torchée, si vous me passez l'expression, à défaut d'être originale, avec son rituel égyptien ambiance Indiana Jones/Stargate/La Momie, puis comme à son habitude Singer nous démontre qu'il n'a pas son pareil pour exposer des personnages et les rendre crédible en les inscrivant dans la réalité, quitte à prendre de larges libertés avec les origines des X-Men ou à entrer en contradiction avec les autres films. Quant au décor, de la même façon que sur First Class et Days of the Future Past un gros travail a été effectué pour restituer l'époque, ici les années quatre-vingt, afin de nous faire sentir le passage du temps d'un film à l'autre. Ambiance manches relevées et brushing, donc.

Si Oscar Isaac livre une interprétation souvent juste d'Apocalypse, un rôle très "casse-gueule", il faut bien reconnaître que les craintes ressenties en voyant les premières images de son maquillage s'avèrent fondées : on pense souvent plus à un méchant de Bioman, ou Power Rangers si vous êtes plus jeune, qu'à un mutant aspirant à la divinité. Les autres acteurs et actrices, fidèles à eux-mêmes, livrent une bonne prestation (Singer est connu pour sa direction d'acteurs), avec une présence assez importante de Jennifer Lawrence (ce dont on ne se plaindra pas).

On retrouve donc ici toutes les qualités et les défauts de Bryan Singer : du travail appliqué, soigné, beaucoup d'importance accordée aux personnages et aux relations qu'ils entretiennent mais, c'est plus fort que lui, une tendance à lorgner parfois du côté du téléfilm cheap, aussi bien sur le fond que sur la forme. C'est particulièrement flagrant lors des scènes finales quand les héros se retrouvent à discuter, un peu ridicules dans leur costume (dont Psylocke en slip mauve) au milieu d'un décor vide... Un défaut que l'on trouvait aussi dans les Avengers et propre aux "films de super-héros de groupe".

Les scènes d'action n'ayant jamais été son fort non plus, il peut remercier l'équipe des effets spéciaux pour les plans dantesques mettant en scène Magneto. On notera aussi une scène particulièrement ridicule liée à Vif Argent, annihilant tout le climax que le réalisateur était parvenu à mettre en place auparavant. On ne parlera pas non plus d'une sorte d'hommage ou clin d'œil à un classique de Barry Windsor-Smith dont je vous laisse la surprise, qui évoquera plus une parodie avec un acteur en roue libre qu'autre chose...

Bref, après un début magnifique avec X-Men First Class, on a un peu le sentiment d'une baisse de niveau d'un film à l'autre au sein de cette nouvelle trilogie, pour aboutir à cette conclusion relativement convenue et sans surprises malgré tout le soin apporté à l'ensemble, guère au niveau des ambitions affichées.

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Captain America - Civil War - La critique

27 Avril 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

"T'as pas fini de tisser partout ?" (Copyright Les Nuls)

"T'as pas fini de tisser partout ?" (Copyright Les Nuls)

Civil War surprend tout d'abord par son sérieux affiché, dès sa scène d'ouverture, après laquelle apparaît rapidement une thématique s'orientant sur les dégâts collatéraux causés par les super-héros, et de façon beaucoup plus approfondie que dans (le foireux) Batman v Superman. Ce parti-pris se prolonge assez logiquement avec un sujet hautement actuel, à savoir la question du droit d'ingérence. Rappelons ici qu'à l'origine, le comic-book s'inspirait du Patrioct Act limitant les libertés individuelles à la suite des attentats du 11 septembre, avec un Iron Man au service du gouvernement et un Captain America s'y opposant de façon assez ironique, pour l'icône des patriotes...

Très peu d'humour, donc, beaucoup de questionnements avec des scènes courageuses pour un blockbuster où des super-héros discutent autour d'une table, le tout illustré par une mise en scène carrée, appliquée. Dans la veine d'Avengers 2, Civil War s'inscrit dans une génération de films de super-héros plus sombre, indéniablement plus mature, malgré quelques maladresses. "Tout cela me parait bien austère" me direz-vous, "Nous on a payé pour s'amuser". Certes. Et c'est ici qu'intervient Peter Parker. Je ne vous cache pas le fait que je suis très dubitatif sur le prochain Spider-Man, rien de moins que la troisième incarnation du personnage en quelques années, qui fait donc ici sa première apparition afin d'habituer le public au personnage. Et bien qu'on se le dise : cette version-là est de loin ma préférée.

Peter Parker n'est ici pas un beau gosse branché déambulant en skate-board dont les filles raffolent, non, mais un ado complexé et timide qui récupère des Atari 520 ST à disquette 3,5" dans les poubelles et hébergé par une tante MILF qui, dès qu'il devient Spider-Man, n'en finit pas de sauter dans tous les sens en racontant des [co...ies] pour se défouler. Bavard, drôle, frais et juvénile, ce Spider-Man est bien celui de Steve Ditko et John Romita Jr, immédiatement attachant et plus fidèle que celui de Sam Raimi. Son apparition ne se limite pas à cinq secondes comme les membres de la Justice League dans (l'arnaque) Batman v Superman, mais s'étend à un combat complet. Soyons clair : pour la première fois sur grand écran, je retrouvais le copain de mon enfance.

Cette baston générale, parlons-en : véritable parenthèse incroyablement fun au milieu de tout ce sérieux affiché, où Spider-Man vole la vedette aux Avengers, où chaque personnage voit ses capacités exploitées alors qu'Ant-Man vient en ajouter une couche dans ce grand moment bigger than life en se faufilant sur les reliefs de la Veuve Noire et en... mais ne gâchons pas la surprise, l'idée est tellement géniale ! Du pur fan-service (on peut aussi citer la présence de Crossbones ou l'esquisse d'une idylle entre la Sorcière Rouge et Vision) qui trouve ici entièrement sa justification, contrairement à (la purge) Batman v Superman.

Le film a ses défauts bien sûr : Black Panther n'est pas très charismatique, on aurait préféré la version des Marvel Knights avec un N'tchalla au crâne rasé entouré de ses deux charmantes gardes du corps en tailleur (cela dit, on en aperçoit une lors d'une scène), il souffre d'une grosse demie-heure de trop, aurait pu se terminer après le combat des deux camps, et Zemo n'entretient absolument aucun point commun, si ce n'est son patronyme, avec le Baron Zemo des comics qui était un scientifique nazi au visage défiguré. C'est un peu gênant, dans la mesure où il s'agit censément du grand méchant du film... Du coup, la fin fait un peu figure de pétard mouillé, elle n'apporte rien si ce n'est une révélation en peau de boudin.

Quelque part, il faudra considérer Iron Man comme le véritable ennemi à abattre de l'intrigue, ce qui peut être difficile à admettre quand on l'a apprécié dans pas moins de quatre films...

Captain America - Civil War - La critique

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Batman v Superman - La critique

23 Mars 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Batman v Superman - La critique

C'est peu dire que j'attendais avec impatience ce Batman v Superman, alléché par les (trop) nombreuses bandes-annonces qui nous promettaient un film extrêmement riche en thématiques, personnages et bastons bigger than life. On nous annonçait déjà que tout cela n'était qu'un hors-d'œuvre, l'infime partie d'un film à tiroirs dont l'enjeu était de mettre en place la Justice League... Et on était en droit de le croire étant donné l'incroyable travail de Zack Snyder sur Watchmen. Hélas, vous l'aurez déjà compris, le film tout entier est contenu dans ses trailers, par ailleurs bien meilleurs que le long métrage en lui-même.

Passé un énième flash-back sur le meurtre des parents de Bruce Wayne et sa découverte de la batcave (on commence à connaître l'histoire), le film enchaîne ensuite des scènes plates sans queue ni tête avec pour alibi un complot ourdi contre Superman (mais par qui ? Mystère !) afin de le discréditer lors d'un procès public. À ce stade, on peut encore penser que la quasi-absence d'expositions (tous les personnages font irruption dans le film comme un cheveu sur la soupe) et l'enchaînement chaotique des événements correspondent à une volonté d'évacuer rapidement les passages obligés pour aboutir sur la véritable intrigue absente de la bande-annonce... mais non. Vous connaissez déjà tout le film, et son scénario déconcertant de simplisme : Luthor monte Batman et Superman l'un contre l'autre, ils se battent puis deviennent copains par magie et s'appellent subitement par leur prénom après avoir essayé de s'entretuer, puis Luthor nous sort un Doomsday de son chapeau histoire de faire plaisir aux fans, Wonder Woman vient faire un peu de figuration pour le quota et attirer un public féminin, le tout sur une musique systématiquement à côté de la plaque, et voilà c'est à peu près tout. Ah, si : vous aurez bien droit aux membres de la Justice League censés occuper toute la seconde moitié du film, lors d'apparitions de quelques secondes en noir et blanc sur des caméras de surveillance... Après Star Wars VII, le syndrome fan-service a encore fait des siennes ! Et je ne parle même pas de l'explication de la calvitie de Luthor, qui donne vraiment l'impression de se moquer du spectateur une dernière fois.

Pour résumer, Batman v Superman m'a fait penser à un épisode de série télé de milieu de saison, une série dont vous auriez raté le début et dont la fin est prévisible. À ce niveau-là, Snyder semble n'avoir rien compris aux erreurs de scénario de son Man of Steel, tout aussi décevant. Bref, un conseil : pour profiter de bonnes histoires n'allez plus au cinéma mais tournez-vous vers les séries, avec Daredevil par exemple. Et c'est moins cher.

Une scène étrange, bizarroïde tire toutefois son épingle du jeu, peut-être parce qu'elle est incompréhensible et inattendue, lors d'un cauchemar de Bruce Wayne où un voyageur temporel difficilement identifiable (Flash ?) vient le mettre en garde contre la tyrannie future de Superman...

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Deadpool - La critique

16 Février 2016, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Deadpool - La critique

Deadpool est un film totalement déroutant, un OFNI (Objet Filmique Non Identifié) au sein de la pléthore d'adaptations de comics auxquelles nous avons droit depuis ces dernières années. Voilà qui est dit. Étonnant, surprenant, difficile à appréhender, et donc à critiquer...

Dès son générique d'ouverture en forme de note d'intention, le ton est donné afin de nous rassurer sur la fidélité envers l'ambiance déjantée du comic-book. Ensuite, le film souffle constamment le chaud et le froid, basculant sans transitions entre humour/gore/sexe/action/romantisme/horreur, insufflant ainsi un rythme certain au long-métrage mais en risquant de perdre en route le spectateur, ce d'autant plus que l'intrigue suit une narration éclatée faite de flash-backs. Pour enfoncer un peu plus le clou, le tout est ponctué de références et clins d'œil au second ou troisième degré (mais sinon, ça ne serait pas Deadpool) susceptibles de faire décrocher le public. Donc, pour résumer, Deadpool, ça passe ou ça casse.

Et bien en ce qui me concerne, pour être clair, ça passe. En s'amusant avec les codes de films de super-héros devenus pour le moins lassants, Deadpool tire son épingle du jeu en jouant la carte de l'autodérision tout en prenant au sérieux son axe principal, une histoire d'amour ultra-déjà vue mais qui fonctionne malgré tout grâce à l'investissement de Ryan Reinolds et Morena Baccarin. Le film parvient ainsi à ne pas être seulement drôle mais parfois touchant, dans les limites de l'exercice, mais tout de même. Ainsi, le réalisateur évite le piège d'une suite de sketches et vannes lourdingues sur la durée en nous proposant une véritable intrigue qui, si elle ne casse pas des briques, fonctionne.

Sinon, le film est assez avare en décors ou personnages (Deadpool s'amuse lui-même du faible nombre de X-Men faisant leur apparition pour des questions de droits) et le tout repose essentiellement sur le charisme du mercenaire défiguré et sur des scènes d'action réussies, mais la bonne volonté des auteurs, du réalisateur et du casting confère à l'ensemble un capital sympathie indéniable.

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