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Balades Cosmiques

critiques bc (cinema)

Wonder Woman - La critique

10 Juin 2017, 03:00am

Publié par Norrin Radd

Wonder Woman, toujours classe, même le cheveux gras.

Wonder Woman, toujours classe, même le cheveux gras.

Vous lirez et entendrez un peu partout que Wonder Woman est un bon film, et c’est la vérité. Tout d'abord surprenant. Le premier acte s’avère en effet étonnant pour un blockbuster, avec son casting exclusivement féminin sans doute recruté parmi les divas du catch US de la WWE, mais somme toute logique puisqu’il se déroule sur l’île mythologique des Amazones d’où est originaire l’héroïne. Notons au passage les paysages illustrés par de superbes plans que l’on dirait tirés des meilleurs art-books de fantasy.

Bien entendu, le film ne se contente pas de nous montrer durant deux heures des bastons de beautés testostéronées (quoi qu’il y aurait-là un concept à exploiter) et le scénario introduit astucieusement un élément étranger masculin dans ce havre de paix féminin (iste ?) défendu par de féroces guerrières dignes des Spartiates de 300.

J’arrête ici le résumé, mais vous imaginez bien que nous avons là un postulat parfait pour développer le début d’un récit initiatique, avec un départ pour l’aventure à la clé accompagné d’une certaine tension sexuelle traitée sur le ton de l’humour (rappelons que les Amazones n’ont jamais rencontré d’hommes).

En quoi le film est-il réussi ? Et bien tout d’abord, il est rythmé. On entre rapidement dans l’histoire en s’attachant à son héroïne, touchante par sa volonté farouche assortie à une naïveté d’enfant, et le duo avec le beau gosse britannique paumé sur cette île de furies surentraînées fonctionne plutôt bien.

Donc ça avance vite, la reconstitution historique est soignée et mêle habilement le contexte de la Première Guerre Mondiale à la mythologie grecque en basculant parfois, sans trop en dire, dans l'heroïc fantasy la plus totale. Mais surtout, les scènes d’action sont très « impliquantes », évoquant parfois le Jeanne d’Arc de Luc Besson dans le charisme belliqueux d'une Wonder Woman va-t'en-guerre traînant dans son sillage les troupes terrorisées par le feu ennemi.

Tout n'est pas parfait bien sûr, le jeu des acteurs et actrices n'est pas toujours au top et le "commando" constitué autour de l'héroïne ne sert strictement à rien, mais pour le coup les hommes sont ici relégués au rang de faire-valoir afin de mettre en valeur un personnage principal féminin (et on repense une nouvelle fois, décidément, au Jeanne d'Arc de Besson).

Le film étoffe donc considérablement l’apparition un peu gadget de Wonder Woman dans Batman v Superman en lui rendant, n’ayant pas peur des mots, le statut d’icône populaire qu’elle mérite avec une origin story solide et divertissante. Un spectacle finalement sincère, qui assume son premier degré et fait même preuve d'une certaine candeur, dénué du cynisme qui pourrit actuellement le cinéma de genre.

Et comme dirait l'autre, elle a son caractère, mais cela n'est pas forcément déplaisant.

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Alien - Covenant - La critique

13 Mai 2017, 00:00am

Publié par Norrin Radd

"Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !"

"Ma mère-grand, que vous avez de grandes dents !"

     C’est un goût amer, un profond sentiment de malaise que vous ressentirez à la sortie de la projection d’Alien - Covenant. Plus encore qu’après la vision de Prometheus, et peut-être même davantage que pour Alien – Le Huitième Passager.

     Fascinant, Prometheus l’était déjà sur bien des points, ne serait-ce que pour ses impressionnants « Ingénieurs », ces extra-terrestres jouant aux apprentis sorcier en pratiquant la terra-formation et la création de la vie en se promenant d’une planète à l’autre, mais Alien - Covenant franchit un pas supplémentaire dans la prolongation du mythe des xénomorphes.

     Le film prend la suite directe (enfin, dix ans plus tard) de Prometheus, au terme duquel les deux seuls survivants de l'expédition spatiale, une scientifique et un androïde, prenaient les manettes du vaisseau des Ingénieurs pour rejoindre leur planète d’origine.

     Dans ce second volet, Ridley Scott joue sur le thème d’un grand classique de la science-fiction : la découverte par des explorateurs d’un environnement a priori paisible et inoffensif, déjà exploité dans Planète Interdite, Star Trek ou dans le récent Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. Mais là où le scénario s’avère astucieux, c’est qu’il oublie dans son commencement l'histoire des derniers survivants de Prometheus pour suivre le parcours de l'équipage d'un vaisseau dévié de sa trajectoire et transportant des milliers de passagers en hibernation destinés à coloniser une planète.

     Je m’arrête là dans le résumé, rassurez-vous il ne s’agit que de l’introduction, mais attendez-vous à des révélations particulièrement intelligentes inscrites dans une intrigue d'une cohérence irréprochable, principal défaut de Prometheus, mais ici corrigées pour faire d’Alien Covenant une réelle préquelle expliquant concrètement les origines très perturbantes des xénomorphes.

     Sur le fond, Alien - Covenant appartient à la catégorie de l'ancienne génération des "films qui se méritent", auxquels vous repensez encore et encore pour y déceler de nouveaux indices (la scène de la flûte...), et se révèle ainsi d'une remarquable profondeur dans ses références mythologiques et bibliques, ses renvois omniprésents au rapport entre les hommes et les dieux (Abel et Caïn, David, Ozymandias, le Déluge, l’Apocalypse…).

     Sur la forme, on ne sera pas étonnés de découvrir des plans impressionnants de la part de Ridley Scott, esthète du septième art, voire parfois hallucinants dans leur puissance évocatrice des temps les plus sombres de l'Histoire. L’atmosphère malsaine se dégageant de cette fable métaphysique macabre est peut-être la plus dérangeante de toute son œuvre, ne serait-ce que dans l’aspect de la version originale des xénomorphes.

     Alors oui le film souffre de défauts, le casting "chair à canon" est peu charismatique, le final délaisse toute l'ambiance angoissante mise en place pour de l'action movie bourrine en clin d'oeil à l'Aliens de James Cameron pour faire plaisir aux fans, mais tout cela relève du chipotage.

     Bref, Alien - Covenant est un cauchemar hypnotique, un bad trip cosmique, une Divine Comédie spatiale, une poésie morbide digne de Lord Byron ou Baudelaire, un pur hommage à Giger (bon j'arrête là) qui vous glacera le sang à n’en pas douter, en plus de vous faire cogiter les neurones.

     Fascinating and disturbing, comme on dit là-bas…

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Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 - La critique

6 Mai 2017, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Bébé Groot, comme d'habitude très content de lui.

Bébé Groot, comme d'habitude très content de lui.

     On pouvait craindre, après l’exceptionnelle réussite des Gardiens de la Galaxie Vol.1, que personne n'avait vu arriver, que James Gunn peine à reproduire l’exploit de livrer à nouveau un space opera déjanté réservant des scènes épiques, des instants d’émotion pure, des effets spéciaux déments et aussi bien sûr : un humour décalé totalement délirant.

     Et bien rassurez-vous, Les Gardiens de la Galaxie Vol.2 ose à peu près tout, comme laisser dans le flou de l’arrière-plan une monstrueuse et coûteuse baston pour se concentrer sur un gag au premier plan, bruiter une bataille spatiale avec des sons d’Amstrad CPC 6128, déformer les visages de ses personnages façon Tex Avery, filmer une baston digne de DBZ et j’en passe… Mais tout en respectant les codes des grands classiques de la science-fiction, tel le thème de la planète paradisiaque cachant un terrifiant secret (que l’on retrouvera vraisemblablement bientôt dans Alien – Covenant) ou en approfondissant la complexité de ses personnages, et en se permettant même de poser les bases d’un troisième film (avec Adam Warlock ?), le tout illustré d'effets spéciaux d'une précision chirurgicale.

     Mené à un rythme effréné (on ne voit pas le temps passer), LGDLG vol.2 égale sans problème son aîné à tous les niveaux. On ne s’ennuie jamais et James Gunn confirme son talent pour mêler un humour juvénile (les facéties de l'incontournable bébé Groot...) à un respect total des thèmes et de l’imagerie des plus grands classiques de la SF (certains plans ressemblent à des illustrations tout droit sorties d’un art-book de Michael Whelan).

     Comme d’habitude, le film est truffé de références dont je vous réserve la surprise, mais sachez que vous découvrirez pas moins de cinq scènes post-génériques en conclusion du film !

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Ghost in the Shell - La critique

8 Avril 2017, 02:00am

Publié par Norrin Radd

"Si tu veux que je continue c'est 50€ de plus".

"Si tu veux que je continue c'est 50€ de plus".

     Disons-le tout net : Ghost in the Shell, le film, s’est avéré pour moi une excellente surprise. Il faut dire qu’on revient de loin... Souvenez-vous, ces teasers cheapos sur fond noir censés rassurer les fans en nous présentant les principaux protagonistes... Au final, GITS est un film visuellement très léché une fois ses effets spéciaux plaqués sur l’image, malgré quelques fautes de goût comme l’accumulation de ces multiples plans d’une cité écrasée par des hologrammes géants moches (mais sans doute est-ce volontaire, afin de traduire ce sentiment d'oppression par des publicités nazes que nous ressentons tous chaque jour. Bref).

     GITS mérite donc son titre d’œuvre cyberpunk du nouveau millénaire, un genre finalement assez rarement exploité au cinéma (Blade Runner, Strange DaysJohnny Mnemonic, voire Matrix...) tant il paraît tout droit sorti du cerveau de William Gibson (Neuromancien) dans ses thématiques développées (politiques, commerciales, technologiques...) et son atmosphère futuriste déprimante, quand les multinationales font la nique aux états.

     Le discours propre au genre (exploitation de l’homme au profit du business) résonnera sans doute comme un air de déjà-vu pour ses aficionados, mais le film parvient malgré tout à surprendre par son audace formelle (certains plans vous impriment la rétine : l’ouverture est de toute beauté, les déstructurations corporelles sont dérangeantes, et accessoirement Scarlett Johannson apparaît quasiment nue la plupart du temps dans sa combi couleur chair), ou bien sur le fond quand il pousse avec intelligence sa logique dans ses retranchements (l’étonnante scène de la prostituée, l’excellente trouvaille du « méchant » et de ses motivations...). Le film assume même ses indispensables piratages informatiques, passage obligé d’une bonne histoire cyberpunk mais toujours délicat à mettre en images.

     Au passage, on sera étonné de découvrir Juliette Binoche, dans un rôle très important, qui pendant longtemps a refusé les offres de Steven Spielberg par peur de tourner en anglais et qui se débrouille plus que bien ici, semble même tout donner dans un genre auquel elle ne nous a pas habitués...

     Alors oui gnagnagna, la quête d’identité descartienne, les rues bondées, les pubs omniprésentes tout ça c’était déjà dans Blade Runner, mais d’une, dans BR Scarlett Johannson ne se battait pas en combi moulante, et de deux tant qu’à boire dans le puits autant avoir une bonne source, comme dirait l’autre...

     Donc voilà, j'arrive un peu après la bataille mais GITS est toujours à l'affiche, n'écoutez pas les intégristes du manga, de l'anime, de la SF cyberpunk, de Blade Runner ou je-ne-sais-quoi d'autre : vous passerez un bon moment.

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Premier Contact - La critique

7 Décembre 2016, 02:00am

Publié par Norrin Radd

Et c'est parti pour l'ouverture du Tournoi des 6 Nations...

Et c'est parti pour l'ouverture du Tournoi des 6 Nations...

     Premier Contact appartient à la catégorie des "films d'extra-terrestres intelligents" dont les plus dignes représentants sont 2001, Contact ou Signes. Autant vous prévenir : si vous n'aimez pas les histoires d'aliens sérieuses, réalistes, intimistes et prise de tête, passez votre chemin. Pas d'invasion à la Independance Day ou à La Guerre des Mondes ici.

     Le postulat : une douzaine d'ovnis en forme de moitié de ballon de rugby de 500 mètres de haut stagnent en apesanteur sur plusieurs points du globe terrestre, et s'ouvrent régulièrement par le bas pour laisser entrer des humains avec qui les ET tentent de communiquer. Un colonel de l'armée américaine fait logiquement appel à une linguiste renommée pour tenter de comprendre leur langage.

     Passée une introduction un peu inquiétante (trop pompeuse, trop dans le pathos) le film a la bonne idée d'avancer rapidement en nous emmenant vite sur la zone d'atterrissage - enfin d'apparition, car ils ne touchent pas le sol - des OVNIS.

     Avec une poignée d'acteurs et un OVNI dans la campagne, Night Shyamalan faisait des merveilles avec Signes. Dans Premier Contact, avec les mêmes moyens, Denis Villeneuve parvient à nous tenir en haleine durant deux heures bien rythmées où l'on peine à comprendre où il veut en venir, ce qui est plutôt bon signe (sans jeu de mots).

     Les questionnements métaphysiques y rejoignent des considérations très humaines et l'on peut ainsi déceler un sous-texte sur la solitude et les problèmes de communication dans une ère moderne d'individualisme et d'égoïsme, où un peu d'empathie, de compréhension du point de vue de l'autre et un simple échange peuvent débloquer des situations complexes qui peuvent mener au pire.

     Minimaliste, Premier Contact relève presque de l'expérimental et de l'exercice de style avec quelques plans bien sentis, où la narration graphique prime sur des dialogues explicatifs, un peu à la façon de Gravity dans un autre registre. Certes, on n'échappe pas aux personnages du colonel et de l'agent de la CIA butors, mais ici un peu moins caricaturaux qu'à l'accoutumée grâce à un excellent castingEt si le film cède à la tentation du twist dans sa conclusion, on ne s'en plaindra pas car il est bien amené et sert son propos.

     Alors n'hésitez pas si vous êtes un assidu de la chaîne 23 et de ses émissions sur les ET, le film vous fascinera comme il m'a fasciné, sinon vous risquez de vous ennuyer...

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