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Balades Cosmiques

critiques bc (cinema)

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon - La critique

11 Février 2019, 01:00am

Publié par Norrin Radd

La vengeance s'appelle Nicky.

La vengeance s'appelle Nicky.

     Celui-ci, on peut dire que tout le monde le guettait au tournant. Il faut dire que l’annonce d’une adaptation de City Hunter par Philippe Lachaud (Babysitting, Alibi.com) avait de quoi surprendre. Pourtant, à bien y réfléchir, il fallait bien s’attendre un jour à ce que la génération biberonnée au Club Dorothée se mette en tête de s’accaparer, parvenue à l’âge adulte, les dessins animés ayant bercé son enfance. On avait bien entendu parler d’un Albator et d’un Cobra mais, pour l’instant, du côté français, rien ne laissait poindre le bout de son nez.

 

     Et donc voilà, c’est fait. Quelqu’un aura osé faire le premier pas, et au passage prendre les premières balles. Lachaud, humoriste ayant réalisé ses premiers sketchs avec un caméscope et des potes dans son jardin, issu de la dernière génération labellisée "humour Canal", juste avant la Grande Chute de la chaîne (mais ceci est une autre histoire), a réussi le tour de force de récupérer les droits de l’œuvre (les Japonais étant généralement frileux sur la question, surtout envers l’étranger) pour en faire un film. Son film.

 

     Le projet était plutôt casse-gueule, l’humour nippon étant assez particulier, et celui des animes n’étant pas forcément fait pour le « live » (on se souviendra tristement de l’adaptation avec Jacky Chan). Fort logiquement, au grand dam des fans du manga, il a donc dû adapter son matériau de base en le transposant géographiquement dans l'hexagone et en le mixant à son propre humour, très populaire, assez en-dessous de la ceinture (d’aucuns diront beauf). Finalement cohérent avec celui de City Hunter.

 

     Bref, ça donne quoi au final ? Commençons par les sujets qui fâchent. On a souvent l’impression de voir des gamins jouant à Nicky Larson dans leur cour d’école, les répliques ne sont pas toujours bien écrites et bien jouées. Pour le reste, eh bien... Il faut le reconnaître, on a globalement le sentiment de regarder un épisode du dessin-animé. Ni pire, ni meilleur. Lachaud a compris le secret d'une comédie réussie en rythmant son métrage avec un gag toutes les cinq secondes. C’est forcément inégal, souvent graveleux (et il n'y va pas avec le dos de la cuillère, entre pénis, seins et fesses en full frontal), mais jamais hors-sujet. On retrouve l’essentiel du cahier des charges City Hunter, et le réalisateur ne commet pas l’erreur de tout miser sur le second degré en mettant parfois l'accent sur les talents uniques de Larson pour le tir et la baston, et en accordant au métrage quelques instants d’émotion pure qui font mouche.

 

     Il serait donc malhonnête de crier à la trahison, à l’hérésie tant l’ensemble sent la sincérité et le respect de l’œuvre originale. Alors oui, Lachaud ne ressemble pas à Nicky Larson. Certes, l’intrigue ne casse pas des briques. D'accord, l’humour ne vole pas toujours haut. OK, le réalisateur a tendance à vampiriser un univers avec le sien. Pourtant, malgré ses maladresses, le film fonctionne grâce à la bonne volonté de ses protagonistes. On en revient à sa sincérité incontestable, véritable carburant de l'entreprise. Les personnages sont attachants (mention spéciale pour Laura), la liaison contrariée entre le détective et son associée est réussie, les scènes d’action démontrent une volonté d'originalité et relèvent parfois de l’expérimental, les clins d’œil installent une connivence avec la génération visée...

 

     Pour aller au bout de mon ressenti, allez soyons fou, Nicky Larson s'impose comme un divertissement qui touche juste, et dans la fidélité de son traitement le détective pervers m'aura m’aura semblé mieux servi qu’Astérix et Obélix au cinéma. Il est déjà question pour la suite d'un crossover avec Cat's Eye, on attend ça avec impatience.

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Solo - A Star Wars Story - La critique

24 Mai 2018, 02:00am

Publié par Norrin Radd

L3, le droïd le plus irritant (et attachant) de la saga depuis C3PO.

L3, le droïd le plus irritant (et attachant) de la saga depuis C3PO.

     Pas de salamalecs, disons-le tout net : Solo n’est pas la catastrophe annoncée, très loin de là. Et c’est même un bon film. Pas celui du siècle, certes, mais il réussit toutefois à surclasser les deux derniers épisodes (oui bon d’accord, cela n’a rien d’un exploit). Par quel miracle, me demanderez-vous ? Et bien à l’aide de bases classiques, mais solides mises en place par le vétéran Ron Howard (Backdraft, Apollo XIII...) appelé à la rescousse suite au renvoi du premier réalisateur.

 

     Nous assistons ainsi à une histoire de braqueurs dans la pure tradition du genre, menée tambour battant avec ce qu’il faut de crapules, de trahisons, de poursuites et de bluff. Des twists bien amenés, un humour qui fait souvent mouche, un respect et une cohérence de tout instant dans le traitement des personnages connus (Solo, dont l’acteur ne s’en sort finalement pas si mal, Chewbacca, enfin bad-ass, ou Lando tout en cool attitude...), une exposition efficace et un bon développement des nouveaux venus (un Woody Harrelson très en forme, un(e) droïd(e) militant(e) qui nous rappelle l’Armanoïde de Cobra...), des aliens et des costumes réussis... Bref, tout ce qu’on attend de la jeunesse du plus célèbre contrebandier de la galaxie. Cela, Ron Howard l’a bien compris en sauvant ainsi la mise d’un film pourtant bien mal parti dès le début de son tournage.

 

     Curieusement, là où l'on pouvait s'attendre à quelque chose de très classique étant donné la filmographie du bonhomme (après tout, on l'a engagé pour ramener de l'ordre dans le foutoir d'un tournage chaotique), Solo se révèle fun, jubilatoire, audacieux et ne ménage au spectateur aucun temps de répit. Tout aussi surprenant : à l'image de Rogue One, le film adopte un ton somme toute assez dur, où un wookie peut vous démembrer et où on tue de sang-froid (yes, Han Solo shots the first !!!). Face à une approche aussi sombre de Star Wars on finit désormais par distinguer deux types de film au sein de la saga : les gentillets en mode Disney, et ceux qui nous dévoilent les coulisses sales et violentes d’un univers moins lisse qu'il ne semble en apparence.

 

   Au final, on ne saura jamais vraiment ce que l'on doit à Ron Howard, si son savoir-faire a réellement sauvé l'entreprise du naufrage, et puis au fond... Solo vous fera passer un bon moment, c'est tout ce qui compte.

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Deadpool 2 - La critique

17 Mai 2018, 02:00am

Publié par Norrin Radd

Deadpool 2 - La critique

     Suite oblige, Deadpool 2 reprend la formule qui a fait son succès en la poussant à son paroxysme. Second degré, références geek et clins d’œil sont donc au rendez-vous, mais cette fois injectés dans chaque réplique, jusqu’à l’indigestion (et croyez-moi, vous allez en bouffer). C’est un peu là son gros problème : quand le premier Deadpool nous racontait une histoire en se laissant aller parfois à quelques incartades, Deadpool 2 utilise l’humour et les excès de violence graphique pour masquer la vacuité de son scénario, qui plus est largement pompé sur Terminator. Le film ne s’en cache même pas, quand le héros souligne lui-même les facilités d’un script qui n’hésite pas à citer des plans et des répliques du film culte de James Cameron.

 

     Et donc ça massacre, ça découpe et ça perfore à tour de bras, entre deux méta-références qui feront rire une poignée de geek américains, mais curieusement le film (pensé comme une blague potache) devient plus captivant dès qu’il se prend au sérieux, notamment dans les scènes impliquant Cable dont le premier degré « bad ass » totalement assumé rend le personnage crédible, un peu à la manière de Thanos dans Les Gardiens de la Galaxie. On peut ainsi affirmer sans trop se mouiller que sa présence sauve le film, sans parler de Domino dont la nonchalance associée à sa chance improbable vient apporter un peu d'originalité.

 

     Deadpool 2 repousse donc les marqueurs de Deadpool 1, mais sans l’effet de surprise, et en oubliant cette fois de traiter avec sérieux sa trame principale, si ce n’est en sacrifiant plusieurs personnages pour accentuer artificiellement son aspect dramatique. Des dialogues enfilant les méta-références ponctuées de baston gores, voilà donc à quoi peut se résumer Deadpool 2, qui perd pour le coup tout le capital sympathie qu’il était parvenu à accumuler avec le premier film.

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Jumanji 2 - Bienvenue dans la Jungle - La critique

20 Décembre 2017, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Des personnages stéréotypés et ridicules, mais pour une fois à Hollywood c'est fait exprès.

Des personnages stéréotypés et ridicules, mais pour une fois à Hollywood c'est fait exprès.

     Pour être honnête, je n'avais pour ainsi dire quasiment pas entendu parler de ce Jumanji 2 avant de découvrir un trailer, il faut le reconnaitre, extrêmement incitatif. Il ne m'en fallait pas plus pour me décider à me faire un avis sur ce drôle d'ovni cinématographique. Bien m'en a pris, car au final ce Jumanji s’avère une excellente surprise.

     Le postulat de départ, basé sur l'idée que le jeu s'adapte à sa "victime" est assez astucieux, puisqu'il permet de moderniser le concept en faisant du jeu de société un jeu vidéo absorbant dans son univers un jeune gamer des années 90. 20 ans plus tard, de nos jours, une bande d'ados collés en retenue se voient à leur tour happés dans la console, contraints à interpréter le personnage choisi dans une jungle luxuriante remplie de dangers...

     En transposant son principe dans le monde vidéo-ludique, le scénario effectue une pirouette réussie qui, en plus d'adapter le propos à notre époque et ainsi toucher un nouveau public, s'autorise un déferlement d'idées originales et fun reprenant les codes du genre (le scénario scripté, les 3 vies, les avantages et faiblesses de chaque personnage...). Dès l'arrivée dans le monde de Jumanji, le film joue ainsi sur le contraste entre la personnalité des joueurs et des personnages incarnés volontairement stéréotypés dans une sorte de jeu de rôle où tout devient possible, dans les limites de leur avatar et du fil conducteur aux passages obligés d'un jeu daté des années 90, loin des "mondes ouverts" que nous connaissons aujourd'hui.

     Les acteurs remplissent bien leur rôle, Dwayne Turner confirme son potentiel humoristique et Karen Gillan est sexy comme jamais, Jack Black fait du Jack Black en jouant sur le décalage entre son physique et la bimbo qu'il est censé être, en revanche les interventions de Kevin Hart en sidekick s’avèrent assez irritantes.

     Derrière son second degré et son ton enfantin, le film peut s'apprécier comme un vrai film d'aventure bourré de clins d’œil à Indiana Jones, et n'a pas à rougir face à d'autres productions du genre qui, elles, n'assument pas leur second degré. Et le scénario se paye même le luxe de messages qui, s'il ne sont pas originaux (on est plus fort ensemble, et deviens le héros de ta propre vie), ont le mérite d'exister.

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Star Wars - Les Derniers Jedi - La critique

15 Décembre 2017, 01:00am

Publié par Norrin Radd

"Non merci, je ne prends pas les calendriers."

"Non merci, je ne prends pas les calendriers."

     C’est officiel : Star Wars est mort. "Disney m'a tuer", pourrait-on dire. À la vision de ce second opus produit sous la houlette de Disney, donc, il paraît maintenant clair que l’objectif de la firme aux grandes oreilles est d’exploiter au maximum la renommée de la saga dans le plus grand cynisme sans vue d'ensemble afin de livrer des films pour enfants (et accessoirement vendre quelques jouets), sans vraiment se soucier des scénarios, de la cohérence ou même du respect de cet univers désormais mythique, et de ses fans. Je n'invente rien : le film est rempli de notes d'intention annonçant clairement la couleur, la plus explicite étant une réplique de Luke Skywalker : "Il est temps pour les Jedi d'en finir". Dont acte.

 

     Mais entamons cette critique dans la joie et la bonne humeur en essayant de conserver notre calme, et sans céder à la colère qui, comme chacun sait, mène vers le Côté Obscur. Avant tout, soyez avertis que je serai obligé de recourir à quelques légers spoilers. Je dois aussi vous prévenir que ça risque d’être un peu violent.

 

     Voici donc la raison de mon courroux : si vous fantasmiez sur un Luke Skywalker en vieux maître Jedi surpuissant à la sagesse digne de Yoda, et sur la formation de Rey en mode rookie façon Karate Kid sur une île déserte, passez votre chemin. Luke est ici un vieux bonhomme aigri râleur sorti du Muppet Show, qui n'hésite pas à balancer son sabre-laser (le bien le plus précieux d’un Jedi) par-dessus son épaule. Cette histoire de Premier Ordre et de Rebelles, et même l'Ordre Jedi, tout ça il n’en a rien à foutre et au fond, il s’agit peut-être là de la meilleure preuve d'une profonde sagesse (sans doute avait-il lu le script). Quant à la formation en elle-même, elle se résumera à deux cours (gratuits, les autres sont payants) avant que Luke ne découvre une part d'obscurité en elle. En bon maître Jedi, que fait-il ? Il la fout à la porte, comme il se doit, et la jette ainsi dans les bras des Sith (notez qu'il y a du progrès : la dernière fois, il a essayé de tuer son élève durant son sommeil).

 

     Tout le reste sera du même tonneau. Le scénario, à l’avenant du Réveil de la Force, semble avoir été écrit par un collégien (notez que je n’ai rien contre les collégiens) ou un générateur d'histoires aléatoire et enquille les facilités, les dialogues bêtas, les punch-lines puériles, les climax à l'intensité de pétards mouillés et les enjeux moisis. Pour tout dire, n’importe quelle campagne du jeu de rôle Star Wars est mieux écrite. L’introduction des personnages et leurs échanges sont juste effarants (l'interminable rencontre entre Finn et la mécano bouboule dans les soutes !!!), on a l’impression de regarder une comédie Disney sur Gulli (vous savez, ces séries où tout le monde danse dans un collège), un humour hors propos vient systématiquement désamorcer le moindre début de tension dramatique, le casting est tout simplement raté, anti-charismatique au possible (les gros plans sur des gens moches, ça n'a jamais rien donné cinématographiquement, sauf avec Sergio Leone derrière la caméra), les plans rapprochés sur Kylo Ren ou sur le général donnent limite envie de rire, ce qui je pense n’est pas le but envisagé (mention spéciale à la scène torse poil où Kylo ressemble à un danseur de flamenco), je ne parle même pas du sort réservé au "leader suprême" qui finalement ne faisait que passer (il a vu de la lumière), ou de la prestation ridicule de Benicio Del Toro en freestyle, et je passe sur la cohérence (un casino à la James Bond dans un Star Wars...).

 

     On atteint le summum du nanardesque avec trois scènes totalement over the top dans le porte nawak, l’une concernant Leia, l’autre un vieux Jedi bien connu (qu’on ne voyait pas du tout arriver), et la troisième Luke en personne. Et après 2h30 de ce spectacle navrant, on ne peut que se rendre à l'évidence : le but était simplement de nous présenter des porgs, des nouveaux gardes impériaux et des vaisseaux inédits pour alimenter les rayons de jouets avant Noël. Vous me direz, c'est un peu le cas de tous les épisodes sauf que ce film apparaît comme une négation méprisante de toute la mythologie Star Wars, du sabre-laser balancé par Luke à l'autodafé des textes sacrés jedis par le plus noble d'entre eux...

 

     Conclusion : Disney ne cherche pas à surprendre les fans en prenant une direction inattendue et audacieuse, comme cela a été dit un peu partout. Du moins, pas pour les bonnes raisons. Le procédé est plus pernicieux. Je m'explique. De toute évidence, à en croire différentes déclarations, il n'existait aucune vue d'ensemble avant la mise en chantier de la nouvelle saga, les scripts sont adaptés et improvisés entre deux épisodes ou même en cours de tournage en fonction des attentes ou des réactions du public. Ainsi, après les critiques négatives des fans devant Le Réveil de la Force, considéré comme un remake raté d'Un Nouvel Espoir, Les Derniers Jedi s'emploie à faire machine arrière en détruisant un à un tous les éléments mis en place par J.J. Abrahams, dans une logique cynique de satisfaction des fans (le masque ridicule de Kylo Ren, le sort de Snoke...). Tout le travail précédent est moqué, ridiculisé, jamais pris au sérieux pour servir la vindicte des fans au détriment de la cohérence de l'ensemble.

 

     Une œuvre symptomatique, témoin de son époque, donc. Tout est raillé, considéré sous l’angle du second degré, de l'ironie, du sarcasme, et on n'assume rien. On ne respecte aucune règle ni aucun aïeul, Leïa se prend pour Supergirl et Yoda brûle des livres, pendant que Luke Skywalker danse la zumba avant d'arriver au but ultime du métrage : cette conclusion où des enfants, cible privilégiée de Disney, jouent aux Jedis dans le but d'inciter le jeune public à acheter des jouets Star Wars.

 

     Voici donc pour cette critique écrite à l’arrache sans trop d’application (mais ça n’est pas moi qui ai commencé), et je sais déjà que ce soir, je vais avoir besoin d’un bon revisionnage de L’Empire Contre-attaque pour me détendre. Allez soyons fous, je suis même prêt à réévaluer Le Retour du Jedi (version originale, faut pas déconner non plus), La Menace Fantôme, et même Rogue One, tiens ! En tout cas, on sait maintenant que la Menace Fantôme annoncée par Lucas, c'était Disney. Reviens, Jar Jar, ils sont devenus fous !

Malheureusement, il ne s'agit pas d'une blague. Ce livre est trouvable en librairie.

Malheureusement, il ne s'agit pas d'une blague. Ce livre est trouvable en librairie.

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