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Balades Cosmiques

critiques bc (cinema)

Kaamelott – Premier volet - La critique

5 Août 2021, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Kaamelott – Premier volet - La critique

     Soyons honnêtes : le premier trailer cheap de Kaamelott laissait présager du pire, avec ses airs de fan made fauché. Pourtant, dès ses premières minutes, le film nous rassure par le soin apporté au casting, à la photo, aux décors, aux costumes… Bref, tout ce qui fait un film. Car, au risque d’enfoncer une porte ouverte, réaliser des sketches est une chose, et faire du cinoche (et une trilogie, sil-vous-plaît !) de cette ampleur en est une autre. Et donc, Astier maîtrise son sujet sur le fond, cela nous le savions, mais aussi sur la forme.
     Kaamelott le film prend donc la suite de la série, dix ans plus tard, en une sorte de mise en abîme où Arthur, absent des écrans depuis dix ans, doit justifier son retour. Avec tout son talent pour la narration, déjà prouvé dans la dernière saison de la série, Astier convoque son casting pour installer un à un, parfois avec quelques facilités, mais toujours en cohérence, les éléments permettant de le ramener sur le trône.
     Bon c’est très bien tout ça, mais est-ce que c’est drôle ? Astier ne se prend-il pas trop au sérieux, à l’image des dernières saisons de Kaamelott ? Rassurez-vous, on retrouve bien cette espèce de mix entre Molière, Audiard et De Funès où les dialogues fusent entre des comédiens au diapason. Et on se surprend à rire franchement (le Robobrawl !). Tout n’est pas parfait. Certains personnages relèvent du caméo, les flash-back donnent l'impression de meubler, la prise de Camelot est trop facile… Mais le film a le mérite de ne pas se limiter à une suite de sketches, piège inévitable dans ce genre d’adaptation, et développe une véritable intrigue dans la continuité de l’ensemble de la série. L’œuvre d’une vie.

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Borat 2 - La critique

1 Novembre 2020, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Borat 2 - La critique

     Tourné dans le plus grand secret, Borat 2 reprend le principe du premier. L'acteur humoriste Sacha Baron Cohen, grimé en journaliste du Kazakhstan, part à la rencontre de l'Amérique profonde accompagné d'une caméra, et exploite les réactions des quidams "piégés" pour en tirer une histoire cohérente. Victime de son succès et désormais déguisé en Américain moyen, de façon ironique (le personnage de Borat étant déjà, à la base, un déguisement), Sasha Baron Cohen est cette fois accompagné de sa fille (bien entendu une actrice). Son objectif ? Offrir celle-ci aux cadres républicain afin de nouer des rapports étroits entre son pays et les USA.

     Sasha Baron Cohen pouvait-il aller plus loin que dans le premier film ? Clairement  oui ! Le résultat, plus qu'une série de provocations, s'inscrit dans la tradition de la satire, dans le sens où l'enchainement des "sketches" (à l'évidence non simulés, ou bien les acteurs méritent un Oscar) grossissent et mettent en avant les tares de la société américaine, et des systèmes capitalistes contemporains dans leur ensemble. Son terrain de chasse concerne ici la campagne de Trump pour les Présidentielles, et on peut dire qu'il n'y va pas de main morte. Souvent malaisantes, à tel point qu'on a souvent peur pour lui, ses prises de risque (physiques) témoignent d'un jusqu'auboutisme qui, à ce stade, au-delà de l'humour, relèvent du militantisme et du discours social, plus efficaces que n'importe quel pamphlet. Il suffit de mettre en parallèle le bal élitiste des États du Sud et la leçon d'humanisme de la nounou black (je le précise, car évidemment dans le contexte d'une satire sociale de l'Amérique le détail a son importance) pour s'en convaincre. Sasha Baron Cohen ne s'en cache d'ailleurs pas, et assume sa volonté de mettre en lumière l'hypocrisie d'une élite qui vampirise les ressources d'une société au détriment des plus démunis.

     Bref, Borat 2 choque, provoque, fait rire et réfléchir, soit l'essence même d'une satire, un peu comme une version trash des Simpsons, ou de South Park en encore plus trash. Mission accomplie, vu le buzz qui accompagne la sortie du film, malgré une diffusion sur le net via Amazon en raison de la fermeture des cinémas.

 

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Cabal (Nightbreed) - Director's cut - La critique

18 Juin 2020, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Cabal (Nightbreed) - Director's cut - La critique

     La découverte du director’s cut de Cabal, une version longue remontée longtemps considérée comme une Arlésienne, permet de constater l’impressionnante somme de scènes tournées par Clive Barker non retenues dans le montage final. On passe ainsi des 102 minutes de la version la plus courte à 155 minutes ! Et dans une version remasterisée d’après la pellicule originale, s’il-vous-plaît. L'histoire reste fondamentalement la même, mais il en résulte un film plus cohérent, où les motivations des personnages paraissent plus claires. Pourquoi Boone est-il obsédé par Midian ? Pourquoi le Dr Decker (excellent David Cronenberg) tient-il tant à le retrouver, et à exterminer les « Nightbreeds » ? Plus généreux également, alors même qu’il se montrait déjà très démonstratif avec sa mémorable galerie de monstres dans la version courte. La vision de Freaks modernisé, capharnaüm grotesque voulue par Barker prend ici toute son ampleur avec ses plans larges en plongée d’une cité souterraine grouillante de vie, traversée par des passerelles branlantes. Le serial killer est quant à lui plus actif, et incarne une menace plus présente, fil rouge guidant Boon vers Midian avant de le traquer sans relâche. Notons toutefois que l’ajout de scènes manquantes, étalonnées et harmonisées au reste du métrage, reste parfois un peu abrupt, peu subtil dans la manière dont elles sont insérées dans l’intrigue.

 

     Pour le reste, le film conserve les mêmes qualités et les mêmes défauts. Une thématique forte, où les monstres (allégorie des exclus, des parias de la société) se montrent intérieurement plus humains que l’élite hypocrite, l’intelligentsia froide et cynique (le psy dont l’aspect rassurant dissimule une nature de psychopathe). Une atmosphère de conte macabre à la tonalité unique, associée à une incroyable démonstration des meilleurs effets de maquillage de l’époque portée par la musique de Danny Elfman. Mais aussi et surtout des scènes terrifiantes, pourtant tournées avec trois fois rien (la poursuite dans le cimetière, les tortures de l’Inquisition que l'on peut voir en intégralité dans les bonus...). Pour ce qui est des défauts, les personnages acceptent trop facilement l’incursion du fantastique dans leur vie, les rapports amoureux sont mièvres au possible et semblent sortis d'un soap (problèmes récurrents chez Barker, aussi bien en tant qu'auteur que réalisateur), et le casting n’est pas toujours au top (l’acteur principal, surtout).

 

     Le propos de Barker, déjà présent dans la version courte, s’en trouve ici renforcé car le film apparaît dorénavant mieux construit et plus riche. L’intrigue progresse moins rapidement, la découverte de Midian et de sa population est mieux amenée et le génie de Barker, expert incontesté de la maîtrise des dualismes Éros et Thanatos, fascination et répulsion, peut enfin s’exprimer pleinement et librement. Cabal, à l'image de Hellraiser, demeure unique en son genre, un OVNI du cinéma horrifique.

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Bumblebee - La critique

20 Avril 2020, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Bumblebee - La critique

     On continue sur notre lancée avec ce Bumblebee, spin-off de Transformers d’excellente réputation. Le film prend le parti-pris, assez cohérent avec l’« esprit Transformers », de situer son action dans les années quatre-vingt, en surfant ainsi sur une espèce de mode nostalgique actuellement en vogue chez une jeune génération qui, paradoxalement, ne les a pas vécues. Formellement, la réalisation s’harmonise astucieusement avec le fond en proposant une narration et un aspect visuel typique des films de divertissement des eighties ciblés ados, du type Karaté Kid. Toutefois, la principale source d’inspiration du réalisateur semble être E.T., dont le film reprend des scènes entières.

     Avouons-le, la volonté affichée de prendre le contre-pied des blockbusters beaufs et racoleurs des films de Michael Bay était assez osée, vu leur succès au box office. Bumblebee se destine clairement à un public jeune, de son héroïne juvénile à l’aspect original du robot susnommé : une jolie petite coccinelle jaune, en lieu et place de la Camaro qui lui a succédé. Passée une intro spectaculaire aux effets spéciaux démentiels, le film opte pour une narration intimiste, joue avec subtilité la carte du sentimentalisme, tout en ponctuant son intrigue de touches d’humour qui sonnent juste, toujours dans le ton, et jamais hors de propos. Dans son refus du sensationnalisme, sans pour autant se priver de scènes d’action spectaculaire, le film réussit ainsi l’exploit de rendre attachant un tas de boulons, là où Spielberg nous tirait une larme avec un alien marron à tête plate.

     Et donc, pour résumer, ça fonctionne. On notera au passage que les films qui reviennent à cette « formule 80 », au premier degré assumé et dénuée de cynisme, en apparence basique et naïve, font souvent mouche. On pensera par exemple à Wonder Woman.  Certes, je le répète, le film s’adresse surtout aux enfants et trouve parfois ses limites sur des questions de cohérence (une planète de robots qui se transforment en voitures et parlent notre langue, WTF ???), mais accomplit un travail remarquable dans la caractérisation de ses personnages et le développement de leurs relations, aidé en cela par les prouesses d’ILM dans l’animation des robots et l’expression de leurs « visages », avec un niveau de détail assez hallucinant.

     Bref, Bumblebee fonctionne un peu comme un grand bol d’air frais, et Dieu sait que l’on en a besoin en ce moment.

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Hellboy - Rise of the Blood Queen - La critique

18 Avril 2020, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Hellboy - Rise of the Blood Queen - La critique

     Le confinement aura au moins présenté l’avantage de me permettre un rattrapage en règle de plusieurs films ratés à leur sortie en salle. On commence avec Hellboy, film sur lequel je partais avec un gros a priori négatif. Disons-le tout net : son échec critique et financier relève pour moi de la parfaite injustice. Reconnaissons toutefois que la bande-annonce non finalisée vendait très mal le métrage. Au final, la photo et les effets spéciaux semblent bien plus réussis que les médiocres images de série Z découvertes à l’époque sous nos yeux ahuris...

 

     Second constat : sur le fond, c’est beaucoup plus sombre et badass que les films de Guillermo Del Toro, qui m’ont toujours dérangé par leur aspect grand public. Hellboy n’a rien d’un boy scout ou d’un ado attardé, et les choses sont rapidement mises au clair sur ce point. Ensuite, après un audacieux et original combat de Lucha Libre, le film enchaîne rapidement les scènes et les personnages surréalistes et fidèles au matériau d’origine, tout droit sortis des planches tout en angles et en contraste de Mike Mignola. Ce sens du rythme est d’ailleurs un point fort du film : ça n’arrête jamais, on est sans cesse surpris, sans que l’intrigue ne s’installe dans une certaine routine.

 

     De quoi ça parle, au fait ? D’une sombre histoire de sorcière découpée en rondelles par le roi Arthur, alibi à l’exposition des origines et du destin de Hellboy. Au passage, Neil Marshall se permet le luxe de « refilmer » son invocation par Raspoutine, déjà exposée par Del Toro. Chacun se fera son avis sur les qualités et défauts des deux versions comparées...

 

     Autre bon point : les personnages. On s’attache rapidement à ces monstruosités sympathiques, et le scénario tente le pari audacieux d’un questionnement sur la moralité des « chasseurs de sorcières » humains, assorti d’un dilemme personnel pour Hellboy, un peu comme Clive Barker l'avait fait dans Cabale/Nightbreed, toutes proportions gardées. Au passage, Milla Jovovitch incarne parfaitement une sorcière maléfique symbolisant la tentation qui éloigne Hellboy de sa part d’humanité, et l’incite à régner sur l’Enfer.

 

     Quoi d’autre... Les combats, pour la plupart filmés en live, en costume de latex peint, avec une continuité et un découpage qui nous permettent d’apprécier leur brutalité, parfois dignes des cinématiques de God of War quand Hellboy se bastonne avec des géants titanesques. On notera d’ailleurs que le réal’, Neil Marshall (The Descent, Domsday...) semble vouer une passion pour les effets « en dur », c'est-à-dire les costumes et les décors à l’ancienne, tant le film ressemble à une démonstration technique de ce qui se fait de mieux en la matière. En outre, la violence n’est en rien édulcorée et il n’hésite pas à concocter des plans gores sans faire la moindre concession.

 

     Alors tout est parfait ? Non, bien entendu. David Harbour cabotine parfois un peu, l’intrigue a tendance à sauter du coq à l’âne avec un montage un peu sec, les effets spéciaux sont inégaux, mais on sent la passion dans chaque plan. Quelque part, je mettrais ce film sur le même plan que l’excellent Dredd, mal payé lui aussi, malgré son intention affichée d’adapter un comic-book sans le moindre compromis.

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