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Balades Cosmiques

critiques bc (cinema)

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : la critique

11 Juillet 2023, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée : la critique

Papy fait de la résistance

(Une critique un peu brut de pomme, car initialement publiée sur les réseaux sociaux.)

Si Harrison Ford avait trente ans, j’aurais sans doute apprécié ce Cadran de la Destinée, et l’aurais placé au niveau de Temple of Doom. Mais il affiche plus de 80 balais, tient à peine debout, et un film d’aventures centré sur un vieux ronchon dépressif alcoolique présente peu d'intérêt. Sa premiere apparition avec blusoin et chapeau, censée etre iconique, est au final assez pathétique quand il tente de mettre la pression à un groupe d'antagonistes dans la fleur de l'âge.

On ne me fera pas croire qu'un grabataire met au tapis un type avec une patate bien placée, ou qu'il court sur un train. Et quand on le rajeunit c’est guère mieux, on a un peu l’impression de jouer avec une PS4 (contrairement à The Flash qui, lui, tient plus de la PS2). Le film est toutefois assez malin pour le placer en décalage avec son époque, les années 60 et leur libertarisme, ce que ne faisait pas le 4. Le héros de pulp des années 30 c’est dépassé, et on lui fait bien sentir. L'approche est faite intelligemment, notamment grâce à la fougue de son associée, contrairement à la déconstruction idéologique de James Bond dans le dernier film.

Indiana Jane

C'est en effet elle qui lui sauve la mise. C’est une révélation pour moi, elle irradie l’écran avec sa spontanéité sortie des années 80 à une heure où le cinéma est devenu cynique. J’aime bien l’idée qu’elle ne soit pas une cruche, et qu’elle roule dans la farine un peu tout le monde. Elle est jolie, drôle, elle a la classe... Ca ne me choquerait pas si elle prenait la suite d’Indy.
Mads Mikellsen est parfait en méchant, comme d’habitude. Je ne sais pas si c’est un compliment mais ça lui va tellement bien le costume de nazi...
Les scènes d’action sont ultra déjà-vues, mais bon au moins on trouve la note d’humour et d’ironie de la saga, avec des personnages qui s’invectivent en pleine poursuite et des entrées/sorties de champ vaudevillesques.

Eureka !


Je ne cache pas que je m’assoupissais un peu jusqu’à la fameuse scène d’exploration de ruines enfouies avec énigme. Bon là c’est un peu une énigme Pif Gadget, mais elle a le mérite d’exister.
Par contre j’ai beaucoup aimé la fin complètement WTF qu’ils ont dû écrire sous acide. J’aime bien quand une histoire va jusqu’au bout de son idée et qu’elle assume son concept. Je ne spoilerai pas mais c’est du niveau des aliens du 4, ça donne l’impression de scénaristes défoncés allongés sur un canapé qui cherche une fin à leur histoire.

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Avatar - La Voie de l'Eau : la critique

19 Décembre 2022, 02:00am

Publié par Norrin Radd

Avatar - La Voie de l'Eau : la critique

Après trois heures de projection sans pause pipi, je sors à l’instant d’une séance d’Avatar en 3D avec la tête qui tourne, et un avis mitigé.

Alors, soyons clairs : les progrès du numérique, de la capture de mouvements et de la 3D depuis le premier Avatar sont tout à fait bluffants. La texture de la peau, les expressions faciales, l’immersion... Tout cela atteint un niveau jamais vu où le vrai et le faux se mêlent sans choquer la rétine. Je dois maintenant préciser que je suis avec passion la carrière de James Cameron depuis le début, soit le premier Terminator. Et si l’on ne peut pas reprocher quelque chose à Cameron, c’est d’être un mauvais scénariste. Chaque intro de ses films est un modèle d’exposition où le réalisateur prend le temps de poser le décor, les personnages, les enjeux...

Or curieusement, Avatar 2 débute par un speed-run d’informations fouillis destiné à combler le trou de treize ans qui nous sépare du premier film. Malgré ce résumé à base de voix off calquée sur une cascade de lieux et de plans, nous finissons par comprendre que l’intrigue tient en une phrase : les militaires sont de retour, et ils ne sont pas contents. Voilà. C’est tout.

Cameron emprunte une idée de Neuromancien, où la mémoire humaine peut être stockée en barrette, et ressucite son méchant comme si de rien n'était. Un peu facile. Le reste ressemble à une fuite en avant qui se transforme en un film d’ados en vacances, où Cameron raconte une histoire de famille pétrie de clichés. Tout y passe, dans le genre « intégrons-nous à ce groupe qui ne souhaite pas notre présence », en faisant parfois penser à Karaté Kid ou à l’épisode de South Park Asspen.

Cameron oblige, on retrouve plusieurs de ses thèmes de prédilection, et le film réserve de purs instants de poésie. En outre, les personnages ont un charisme qui permet de ne pas voir le temps passer, mais on ne peut s’empêcher de se poser parfois les questions « qu’est-ce que ce film raconte ? » et « treize ans et 250 millions de dollars pour ça ? ». Car passé l’effet de surprise du premier Avatar, qui en soit n’était guère original sur le fond, voir des ados bleus copiner avec des crustacés pour ensuite se faire enguirlander par leurs parents durant des scènes dépassant les vingt minutes... Sans parler du personnage gênant de Spider, ersatz de Rahan, l'enfant des âges farouches. Tout cela n’est pas forcément au niveau du potentiel de Cameron. On a un peu l'impression que personne n'a osé lui pointer du doigt les longueurs, ou les clichés du métrage, étant donné sa renommée (et son caractère).

Le final, un remake de Titanic (avec un peu des Dents de la Mer), parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, ressemble un peu à un déballage d’effets en relief, mais sans le fond auquel Cameron nous a habitués dans les Terminator ou Aliens. Après une banale histoire de vengeance, on revient un peu au point de départ, pour enchaîner sur deux ou trois films de plus... Est-ce vraiment nécessaire ? Cette histoire ayant déjà été racontée depuis les années soixante, avec Dune. Encore une fois, les personnages sont formidables, les scènes sous-marines magiques et la 3D bien exploitée (avec ses petits poissons qui nagent littéralement dans la salle), mais sans véritable innovation de fond dans la suite d’un film déjà sous influence, le tout ressemble trop souvent à une cinématique de PS5.

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Top Gun 2 - Maverick : la critique

26 Mai 2022, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Top Gun 2 - Maverick : la critique

Eighties forever...

     Maverick débute comme un hommage, avec une séquence d'ouverture reproduisant plan par plan l'introduction culte de Top Gun (le film est d'ailleurs dédié à Tony Scott dans son générique de fin). L'exposition d'items iconiques (le blouson, la moto...) confirme ensuite la note d'intention, au risque de faire passer le film pour un remake nostalgique des eighties. Ce qu'il n'est pas.

Tom Gun

     Très vite, le script se démarque en jouant le contre-pied. Contre toute attente, Maverick n'est pas plus un remake à l'odeur de naphtaline qu'une ode à la gloire de Tom Cruise. Pour mémoire, l'acteur était âgé de vingt-cinq ans en 1986, date de sortie du premier Top Gun. Trente-six ans plus tard, c'est la soixantaine fringante qu'il aborde cette suite en n'hésitant pas à suivre les conditions d'entraînement d'un pilote de chasse pour filmer les scènes de vol en conditions réelles.

Que sont nos héros devenus ?

     Fidèle à lui-même, et incapable de s'intégrer à notre époque, Maverick est devenu un outsider incarnant les années quatre-vingt, en décalage avec un monde morose qui ne lui correspond pas. Refusant les promotions pour continuer à piloter, célibataire, sans enfants, il consacre sa fin de carrière à son job en tant que pilote d'essai, risquant sa vie dans des vols suicidaires, à la manière de Martin Riggs cherchant la mort en service dans L'Arme Fatale.

     Astucieux, le scénario replace Maverick dans le bain Top Gun pour le confronter à une nouvelle génération de pilotes. Raillé, traité de grand-père, le vieux briscard leur apprend à se surpasser en brisant les règles (il commence par jeter à la poubelle le manuel de vol !), et injecte de la folie dans leur façon de piloter très formatée. Faut-il y voir une critique du cinéma actuel, et de la culture populaire en général ? Toujours est-il que, si au sol Maverick est un has been, dans le ciel il reste un dieu.

Highway to the danger zone

     Là où Maverick surclasse Top Gun, c'est en proposant un véritable enjeu. Le premier film ne montrait, en fin de compte, que des séances d'entraînement, validées par un affrontement improvisé en conclusion. Or Maverick s'articule autour d'une mission (impossible), briefée dès le début. À mission folle pilote fou, et c'est tout naturellement que l'on va chercher Maverick pour la mener. Cette logique de jeu vidéo façon Ace Combat (images de synthèse inclues) fait parfaitement le lien avec notre époque technologique, et après avoir entendu parler pendant une heure de cette fameuse mission dans tous ses détails, le spectateur se retrouve calé au fond de son siège (oui, comme au Futuroscope) et remonté à bloc lorsqu'elle débute. Mais nous y reviendrons, dans un paragraphe largement consacré aux spoilers.

Une histoire de transmission

     Comme nous l'avons vu, les clins d'œil au premier film sont légion (la scène de foot sur la plage !), mais s'intègrent de façon organique au récit, et sont au service du déroulé narratif. Ainsi, le fils de Goose, mort tragiquement lors d'une éjection dans Top Gun, fait figure d'axe central de l'intrigue. Maverick, tenu pour responsable, se retrouve en conflit avec le fils devenu pilote, et devra gagner son respect. Et pour des pilotes, le respect se gagne en vol.

     Dans le même ordre d'idée, on notera aussi l'apparition de nombreuses têtes du casting original, dont l'une très émouvante dont je vous laisse la surprise.

ATTENTION A PARTIR D'ICI CA SPOILE

     Cette surprise concerne l'apparition d'Iceman, devenu amiral. Le scénario intègre la maladie de Val Kilmer, atteint d'un cancer de la gorge, car celui-ci ne peut dorénavant s'exprimer qu'à l'aide d'un clavier et d'un écran. Le "dialogue" entre Iceman et Maverick confirme alors l'idée de transmission, car il s'agit plus, à proprement parler, d'une discussion entre Val Kilmer et Tom Cruise.

     Les deux hommes ont en effet connu un parcours de star similaire et parallèle. Or, là où Kilmer a dû arrêter sa carrière en raison de son cancer, Cruise a continué, à la façon de Maverick, en sacrifiant sa vie privée et en prenant des risques avec sa vie (il assure lui-même ses cascades). Le "let it go" d'Iceman prend alors tout son sens, quand il conseille à Maverick de se mettre en retrait et de laisser la nouvelle génération prendre le relais.

     Concernant le final, je ne saurais toutefois cacher ma surprise face à un épilogue de mission WTF, mais tellement fun qu'il ma totalement embarqué. Après s'être sacrifié pour sauver le fils de Goose, Maverick se crashe. Celui-ci vient le sauver en désobéissant aux ordres (à la façon des 80's), et se fait shooter à son tour. Et voilà nos deux hommes à pied, en territoire ennemi (qu'on évite soigneusement de citer), qui profitent du chaos ambiant pour entrer dans la base de leur adversaire. Et qu'y trouvent-t-ils ? Un bon vieux F14 Tomcat des années quatre-vingt ! Maverick prend les commandes avec le fils de Goose comme co-pilote, et se retrouve à affronter des avions de chasse dernière génération avec son vieux coucou.

     Le F14, fleuron technologique des années quatre-vingt, devient ici un élément comique vu le décalage affiché avec les F18 actuels. Nous découvrons à cette occasion que le Tomcat est rempli d'interrupteurs, de boutons, et que ses munitions sont affichées avec un compteur de magnétophone ! Toutefois, Maverick retrouve alors son arme de prédilection, un outil quasiment dénué d'électronique laissant toute latitude au pilote.

     Le film renoue alors, encore une fois, avec le premier en réunissant le duo, et exploite en plus de cela tout son concept "freestyle des années quatre-vingt vs formatage des années deux-mille". Là où (au risque de sur-interpréter) les pilotes ténébreux et anonymes de Top Gun incarnaient l'URSS, leurs successeurs semblent représenter une époque froide et impitoyable. Malgré son infériorité technologique, Maverick enchaîne alors des figures qu'aucune école de vol n'oserait enseigner, et déstabilise les pilotes ennemis habitués au "dog fight" classique ! En l'absence de radar, Rooster doit le guider, et se voit ainsi contraint d'assumer le rôle de son père dans un passage de relais où deux générations doivent travailler ensemble - et non se tirer dans les pattes - pour survivre.

C'EST BON VOUS POUVEZ REPRENDRE

     Que dire d'autre... si ce n'est que, aimé ou détesté, Tom Cruise reste un acteur exceptionnel au jeu toujours juste... Ou bien que les acteurs sont filmés en vol, et que l'on voit nettement la différence quand leur peau s'écrase littéralement sous l'effet des G... Rien n'est fake, et ça se voit.

     Bref, un film intelligent, on ne le répétera jamais assez, qui ressemble à une réponse en pied-de-nez à une époque, quand la liberté d'esprit et de ton des années quatre-vingt donne une leçon de fun à une époque où sortir des clous du formatage expose à la vindicte et l'exclusion. "Là-haut, si tu penses, t'es mort !"

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The Batman - la critique

6 Mars 2022, 05:00am

Publié par Norrin Radd

The Batman - la critique

     Après Joker, The Batman poursuit la relecture sombre et réaliste des personnages de Bob Kane et Bill Finger, en contrepied des productions Marvel, et en creusant bien plus profondément que ne l'avait fait Nolan. De toutes les adaptations ciné du Dark Knight, cette version est sans doute la plus fidèle aux comics. Ambiance film noir et détective au programme, jusque dans l'utilisation d'une voix off qui n'est pas sans rappeler les polars hard boiled de Raymond Chandler. Matt Reeves puise allègrement dans Year One (la première année d'exercice de Batman) et Un Long Halloween (qui introduit le mafieux Falcone), mais n'hésite pas pour autant à reprendre le meilleur des autres films.

     On peut ainsi discerner ça et là du Burton dans l'aspect gothique de Gotham City, qui a toujours représenté un personnage à part entière dans l'univers de Batman (oubliez les immeubles en verre désincarnés de Nolan), le cadre des élections municipales, les enjeux chaotiques finaux, ou dans les rapports "Je t'aime moi non plus" entretenus entre Batman et Catwoman. On peut aussi y ajouter des thèmes proches de ceux développés par Nolan, essentiellement le concept des vigilantes et des super-vilains masqués causés par l'apparition de Batman, et qui entraînent la disparition d'une Mafia "classique" (Falcone) au profit de fous masqués psychopathes.

     Notons toutefois que ces éléments scénaristiques sont des grands classiques des comics. Se sont-ils inspirés des films de Burton, ou bien est-ce l'inverse ? L'œuf était-il là avant la poule ? Toujours est-il que Matt Reeves reste dans les clous de l'univers Batman sans chercher à réinventer la roue, comme un Schumarrer ou un Nolan avant lui (et non, je n'aime pas les Batman de Nolan).

     Toutefois, The Batman fait avant tout et surtout penser à l'œuvre de David Fincher, et particulièrement à Se7en et Zodiac, à un point proche du plagiat où cela en devient parfois gênant (la pluie, le night club, la poursuite dans l'immeuble, l'examen de l'appartement...). Sans trop m'avancer, j'ai également noté quelques emprunts à la série de jeux vidéos Batman Asylum, dont la noirceur continue à influencer toutes les adaptations du personnage.

     Et donc, de quoi ça parle ? Tout comme dans Joker, Gotham est une ville au bord du gouffre. Souvent plongée dans la nuit, ou sous la pluie, elle emprunte des teintes crépusculaires infernales dans ses rares périodes diurnes. Le film se base sur un méchant assez peu exploité dans les versions ciné, le Riddler, alias l'Homme-Mystère. Un super-vilain obsédé par les énigmes, plutôt ringardisé dans les comics avec son costume vert, son masque de Zorro et son chapeau-melon. Ce choix judicieux permet d'accentuer l'aspect détective de Batman, peu utilisé dans les autres films, à travers une série d'indices codés qu'il doit décrypter. The Riddler est ici campé par un psychopathe surdoué communiquant - le film se déroule à notre époque - via les réseaux sociaux. Oubliez le cabotinage de Jim Carrey dans Batman Forever : il est ici question d'une série de meurtres glauques façon Se7en, voire même Saw quand le film s'engouffre dans la logique tordue du Riddler. Le personnage est réellement flippant, dans son parti-pris réaliste digne des serial killers de Mindhunter (une production... David Fincher ! Décidément...).

     Point de vue casting, malgré les appréhensions, Robert Pattinson campe un Bruce Wayne dépressif et monolithique, autant dire dans le ton. Toujours sur la brèche mais juste. Catwoman est on ne peut plus proche de sa version comics, dans son exposition étonnamment fidèle à celle de Frank Miller dans Year One (jusque dans la suggestion de son activité de prostituée et de sa bisexualité, même si le film reste timide sur ce terrain-là). Zoé Kravitz lui apporte juste ce qu'il faut de street attitude et d'impertinence, loin de la fadasse Anne Hattaway.

     Sur la forme, le film a l'immense qualité de prendre le temps d'exposer son décor, ses personnages, de poser la caméra pour filmer les scènes en plan large sans montage frénétique. Les présentations des personnages sont subtiles, et cohérentes: Batman tarde à apparaître alors que le public, tout comme les gangsters, croit le voir dans chaque zone d'ombre... Quoi de plus logique ? Une durée de presque trois heures offre le luxe de s'attarder sur les personnages. Le film est ainsi truffé de petites idées sympathiques (Batman voyeur face à l'appartement de Sélina, Batman serrant Catwoman contre lui pour la protéger, Sélina en caméra embarquée, ou encore un Pingouin aussi pathétique que l'original !).

     La musique de Michael Gioacchino fait quant à elle peser sur le film un couvercle de plomb avec son thème aux airs de marche funèbre, et là encore évoque parfois (pour être gentil) l'un des films de Burton et le thème de Catwoman composé par Danny Elfman. On regrettera peut-être la répétition du titre de Nirvana Something in the Way répété à tout bout de champ.

     Au final, tout n'est pas parfait. L'action, bien que filmée en plan large et fixe, ce qui nous permet d'apprécier son déroulement, manque tout de même un peu de punch. A cet égard, la poursuite en voitures n'apporte rien du tout à part remplir la case "course de voitures", et s'avère même assez illisible. Le final n'est pas aussi épique qu'il aurait dû l'être, bien que la métamorphose d'un Batman - initialement vu d'un sale œil par la police dans son excellente exposition - en guide du peuple est assez joliment troussée, et fait écho à la conclusion analogue du Joker.

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Matrix Resurrections - la critique

31 Décembre 2021, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Introspection vertigineuse ou nanar indigeste ? Remise en question ou gros trollage de la fan-base ? Matrix Resurrections est un film déroutant sur bien des points. Peut-être est-il un peu tôt pour l'aborder, le premier Matrix alimentant encore des analyses vingt-deux ans après sa sortie. Cela n’est pas une raison pour ne pas commencer à y réfléchir. Soyez avertis : ça ne va pas plaire aux geeks !

Retour dans la Matrice

Retour dans la Matrice

Cinquante nuances de Matrix

     Décoder le code de Matrix est devenu au fil du temps un petit jeu pour les fans de la trilogie, qui s’est vue consacrer des ouvrages entiers où les citations de Platon côtoient celles de Jean Baudrillard et William Gibson. Difficile toutefois d’assimiler, de comprendre, de digérer et de régurgiter à chaud un film comme Matrix Resurrections, rempli jusqu’à la saturation de références, allusions, métaphores, allégories, sous-textes et j’en passe. Le métrage est en effet construit comme un mille-feuilles dont chaque couche représente un niveau de compréhension, une histoire indépendante relative à un thème particulier.

     Vous me direz, avec Matrix, on a l’habitude… Certes, mais ce quatrième opus ajoute une corde à son arc en s’interrogeant sur les répercussions de la saga dans une mise en abyme infinie. Un peu comme deux miroirs placés face-à-face, ou un galet qui rebondit sur l’eau en provoquant des ondes, pour vous donner une idée. Exit la relecture mythologique, le film attaque frontalement une société dominée par la psychologie à deux sous et le marketing utilisé comme instrument de manipulation des masses. Difficile, pour l’heure, de disséquer un par un ces niveaux de lecture, mais sans doute est-il préférable de commencer par la note d’intention de Lana Wachowski.

Le traditionnel jeu de miroir démultiplié

Le traditionnel jeu de miroir démultiplié

     Soyez tout de suite prévenus qu’il m’est indispensable, pour parler du film, de le spoiler un peu (beaucoup). Très tôt, passée l’introduction (sur laquelle nous reviendrons), un dialogue entre notre vieil ami Thomas Anderson et son supérieur nous indique qu’il est l’auteur de la trilogie d’un jeu vidéo en ligne à succès (Matrix, bien sûr !). Engoncé dans une vie solitaire au service d’un job chronophage, il a pour chef une autre vieille connaissance, l’Agent Smith, ancien virus désormais intégré à la nouvelle Matrice. L’ange déchu, l’Antéchrist, a retrouvé son rang et siège aujourd’hui aux côtés du Seigneur dans une étrange Trinité (le père : l’Analyste, le fils : Anderson, et le Saint Esprit : Smith). En gros : Smith s’est embourgeoisé et a réintégré le système. Ce dernier contribue à présent au statu quo de la société en produisant des MMORPG, une “matrice dans la Matrice” destinée à divertir les masses pour les conserver dans un état léthargique.

     Le studio a imposé à Anderson la conception d’une suite à son succès, quitte à le remplacer en cas de refus. Ce Matrix 4 (MIV) apparaît donc comme une séquelle forcée, que sa réalisatrice va transformer en outil satirique pour régler ses comptes. Autrement dit, une charge violente contre la Warner, l’industrie des jeux vidéos, l’évolution d’Internet, les geeks coupés de la réalité, la psychiatrie moderne, l’intolérance envers la “non binarité sexuelle”, mais aussi et surtout : contre le phénomène Matrix qu’elle a elle-même contribué à initier !

     Tout au long du film, Lana Wachowski n’aura de cesse de moquer ses propres personnages (l’ersatz de Morpheus !), les nombreuses analyses capilotractées de la trilogie, ou son merchandising… On assiste ainsi à une séance de brainstorming hallucinante (sûrement vécue) où des cadres de la Warner expliquent à son créateur à quoi doit ressembler la suite de Matrix ! Visiblement blasée par cette surexploitation, Lana W. s’appliquera ensuite à un exercice d’auto-sabordage de son propre jouet, dans une sorte de stratégie de la terre brûlée (après moi, le Déluge…).

     Pour nous faire comprendre l’exaspération qu’inspire à Lana la récupération de son œuvre, le film commence par exposer une enseigne affichant « For those who love to eat shit » For those who love to eat shit . Et pour les distraits, régulièrement, les personnages briseront le quatrième mur et s’adresseront quasi directement au spectateur pour lui dire « C’est bien ce que tu voulais, non ? Maintenant qu’elle est servie, mange ta soupe ». Encore plus explicite, Néo lui-même bredouillera un « C'est n'importe quoi » face à un Morpheus ridicule sorti des toilettes, et vêtu d’orange comme un agent de la DDE. Le Mérovingien crachera quant à lui (littéralement) sur les « séquelles/franchises/spin-off à la noix » de Néo ! Et pour enfoncer le clou, un effet bullet time foireux sera accompagné d’un « C’est ce que vous attendiez, non ? » narquois de l’Analyste. Enfin, pour ceux qui n’auraient toujours pas compris, les aller-retour entre la Matrice et le monde réel se feront désormais via… les WC.

     Le message est ainsi annoncé, répété à l’envi, jusque dans l’épilogue : vous avez besoin de votre came (la pilule bleue) pour alimenter des analyses et des discours sans fin (auxquels je m’apprête à contribuer) ? Vous avez abandonné le réel pour vous réfugier dans le virtuel ? Vous avez fait de moi votre déesse, l’Architecte de la matrice Matrix ? Très bien, je vais vous fournir une overdose de pilules bleues, tout en me moquant de vous et en faisant tout imploser. Voilà pour la note d’intention, rembobinons le fil pour revenir à cette introduction qui, en elle-même, annonce déjà cette immense farce.

No comment

No comment

Jésus revient

     Cette auto-critique, ou plutôt la critique du produit d’un système initialement pensé comme une satire dudit système, donne lieu dans une première partie à une mise en abyme vertigineuse. Revenons donc un peu en arrière, avant l’exposition de Thomas Anderson. Le film débute par un défilement vertical du code de la Matrice, comme dans chaque opus, mais le fait remonter ensuite, comme un symbole de la descente aux enfers et de l’Ascension du Christ dont Néo se veut l’équivalent moderne. L’intro reproduit celle du premier Matrix, plan par plan, avant que deux visiteurs s’immiscent dans la pellicule comme des voyeurs, conscients de revoir une ancienne histoire déjà vue et revue (à la façon du spectateur). Ironiquement, l’un d’eux (« Bugs », comme un bug informatique, mais aussi comme Bugs Bunny, autrement dit le lapin qui guide Néo, dont les droits appartiennent à la Warner !) est une ancienne laveuse de vitres, en écho au premier Matrix, où les « nettoyeurs » étaient interprétés par les frères W. Celle-ci n’hésite d’ailleurs pas à souligner « On connait cette histoire... »

     Curieusement, les événements ne se déroulent pas tout à fait comme dans le premier film. L’action est mollassonne, et les personnages ont des aspects différents, comme dans une mauvaise copie. À cet instant, nous sommes déjà avertis par Bugs du traquenard dans lequel les fans de Matrix sont en train de tomber (« Ça ne ressemble pas à l’histoire à laquelle on s’attendait… Ça doit être un piège »). Nous apprenons ensuite qu’il s’agit-là d’une scène connue d’un fameux jeu vidéo, bloquée dans une boucle temporelle dans laquelle les persos ont été piégés par son créateur. Et devinez de qui il s’agit ?

     Comme nous l’avons évoqué, Thomas Anderson est donc retourné dans la Matrice en tant que créateur d’un jeu en ligne exploitant la Matrice et les personnages que nous connaissons, une sorte de Matrix Online (qui a d’ailleurs existé). Une espèce de dieu des mondes virtuels, un mini-Architecte, le démiurge du gnosticisme, un peu comme dans Tron Legacy (la mention « Deus Machina » apparaît un peu partout sur les murs de sa société. On peut d’ailleurs l’interpréter autrement, le deus ex machina du théâtre dénommant une facilité scénaristique).

     Présenté comme dépressif, victime d’hallucinations, sous traitement (les pilules bleues) et abonné aux séances de psychanalyse, il va être « éveillé » juste avant une nouvelle tentative de suicide non pas par Morpheus, mais par Bugs, qui est en fait une rebelle échappée de la Matrice. Car Bugs voit les choses tel qu’elles sont et peut donc guider les âmes perdues vers le terrier de la réalité, comme le lapin blanc. Or ce qui apparaissait pour tous comme la tentative de suicide d’un vieux gars chauve exploité par sa boîte fut pour elle une révélation, la marche de foi dans le vide d’un Christ moderne.

Keanu Reeves plus christique que jamais

Keanu Reeves plus christique que jamais

Vertigo

     Cette accumulation de révélations surréalistes entraîne chez le spectateur un questionnement dickien sans réponse. Pour commencer, Anderson est-il sain d’esprit ? N’est-il pas simplement un homme lambda blasé en quête de sens existentiel ? S’est-il inspiré de réminiscences, de ses souvenirs, pour programmer à l’aide de ses connaissances informatiques un jeu inspiré de ses expériences tirées des trois autres films ? Ou bien, accrochez-vous, Matrix n’est-il pas, depuis le premier film, le délire d’un informaticien schizophrène paranoïde qui nous invite dans sa folie, à la manière du logiciel de Tron ou du rêve programmé de Total Recall ? C’est vers cette piste que semble nous amener la première partie, avec ses nombreuses séquences dans le cabinet d’un psy (le fameux Analyste, comme le Data Analyst d’un système informatique) truffé d’ouvrages sur le marketing et la conception d’environnements virtuels.

     Lana Wachowski semble ainsi nous convier à son auto psychanalyse, face à un gardien du système dont la seule fonction est de la faire renoncer à son imaginaire, sa quête d’identité et ses idéaux pour la faire rentrer dans le rang à coup de pilules bleues. Car dans la nouvelle Matrice, toute originalité hors norme conduit à être psychanalysé, considéré comme anormal, nouvelle méthode inquisitrice pour inciter les récalcitrants à entrer dans le moule. Ce qui ne fait que soulever la fameuse question, qui m’a par moment évoqué le Cabal de Clive Barker : qui, du psy ou du patient, est vraiment fou ? Là encore, nous sommes dans une logique à la Alice au Pays des Merveilles, dans un monde barré où des personnages psychotiques tentent de convaincre le seul personnage sain d’esprit qu’il est malade. Un monde « through the looking-glass » où tout est inversé, comme dans le reflet d’un miroir. Autrement dit : la société d’inversion des valeurs annoncée par Nietzsche.

     En réalité, sans jeu de mots, l’Analyste est l’avatar du nouvel Architecte, autrement dit le big boss, le marionnettiste de la Matrice. Débarrassée de son aspect débonnaire, l’autorité ici semble plus « sympa », plus « cool ». Ce reset est matérialisé par une photo à la lumière chaude, dorée, douce, là où les autres Matrix baignaient dans une teinte monochrome verdâtre froide digne d’un moniteur d’Amstrad CPC 464. Ambiance start-up, open work-space, ping-pong, bermuda et baskets sans chaussettes, sushis, tout le monde se tutoie… Biden est président, Ellon Musk milliardaire… Pourtant, ces apparats plus « funs » cachent une Matrice restructurée afin d’être plus acceptable.

     Dans le fond, ses dirigeants et ses esclaves n’ont pas changé. Ces derniers sont présentés sous la forme d’individus enfermés dans leur bulle. Les accrocs aux portables, aux jeux virtuels, le « geek chauve », avatar d’un Néo inconscient du décalage entre l’image de lui-même qu’il croit renvoyer aux autres et son apparence réelle… « Tu te vois comme un Keanu Reeves mais regarde-toi donc dans un miroir… » semble nous dire Lana W., « … tu es ce type aux airs de chien battu, dominé par son chef, qui pleurniche chez son psy et a peur d’aborder la fille du café du coin ». Soit autant de « moutons » mentalement manipulés par des cadres branchés du marketing, nouveaux Agents de la Matrice engagés dans une lutte de pouvoir avec l’Architecte, ou l’Analyste : le psy déterminé à nous faire gober la supercherie, la Grande Arnaque.

     Ces prisonniers de la Matrice, individualistes et repliés sur eux-mêmes, parfois transformés en « bots » agressifs (les trolls des réseaux sociaux), sont par ailleurs prêts à se sacrifier en fonçant sur les héros tels des zombis décérébrés, pour protéger une Matrice dont la puissance de contrôle les rassure et les conforte dans leur cocon de vie et leur zone de confort (un message explicitement répété en conclusion). Une charge extrêmement violente dans la mesure où, dans les autres Matrix, les esclaves de la Matrice étaient considérés comme des civils neutres et des victimes subissant les choses. Ils étaient même protégés par les Agents, souvenez-vous de la mise en garde de Smith au policier dans l’intro du premier film. Dans ce changement de paradigme, désormais possédés par Smith, incarnation du marketing façon Disney/Marvel/Netflix/Warner etc. les civils n’hésitent plus à s’attaquer directement aux héros comme (amateurs de productions Marvel fermez les yeux) un fan du MCU agressif envers ses détracteurs sur un forum de discussion, malgré lui au service d’un plan marketing cynique et manipulateur. Ainsi, dans Resurrections, les as du marketing considèrent le public visé comme de la chair à canon ! Une métaphore hyper-violente renvoyant au concept de kamikaze que l’on a rarement, voire jamais vu dans un film de cette ampleur. 

Un moment de solitude

Un moment de solitude

Il faut sauver le soldat Trinity

     Paradoxalement, le soufflet retombe et le film devient moins intéressant dans sa seconde moitié. Après avoir singé les remakes et autres reboots hollywoodiens en parodiant les scènes-clés de Matrix, il fait symboliquement la jointure entre les deux parties de l’intrigue via un TGV (nouveau mode de passage mobile entre deux interfaces). Resurrections nous emmène par la suite vers le « monde réel » et retombe dans les travers de la SF kitch façon Wachowski (ce qui était déjà le cas dans les autres films). Vieux concepts, esthétique digne des 80’s… On a l’impression qu’après avoir lâché tout ce qu’elle avait sur le cœur Lana W. n’a plus rien à dire, et comble le vide avec des sous-intrigues de fond de tiroir.

     La réalisatrice semble délaisser sa critique du système hollywoodien, après en avoir fait le tour, pour aborder un thème plus personnel, l’une des couches du « mille-feuilles » : celui du changement de sexe. Binary, le nouveau jeu qui vampirise la vie de Néo, sera ainsi remplacé par Trinity, l’incarnation du troisième sexe. La variante à trois chiffres venue casser la combinaison de « 0 » et de « 1 » du code de la Matrice. L’enjeu consiste désormais à la réveiller pour la libérer de l’emprise des machines. Il ne s’agit pas seulement de la délivrer de sa capsule dans le monde réel, mais de faire en sorte que son avatar dans la Matrice (Tiffany, une Mme Bovary moderne) accepte l’idée de retrouver son véritable « moi ». Il n’y a qu’un pas à faire (la « marche de foi » de Néo dans le vide) pour elle afin d’accéder à son plein épanouissement, ou plutôt à sa Transfiguration, pour rester dans un registre christique. Une interprétation validée par une scène d’envol où Néo s’avère incapable de « planer », alors que Trinity y parvient tout en le soutenant (dans un effet de suspension complètement foiré, où Carie-Anne Moss a l’air d’une pinata). Une conclusion en écho au papillon prisonnier car épinglé – symbole de transformation – aperçu dans le cabinet de l’Analyste, auquel Néo et Trinity viennent faire la leçon dans un épilogue très lourdingue (il se fait tabasser et il est question d’un « arc-en-ciel », on aura compris l’allusion appuyée).

     Le générique final reprend le Wake Up! des Rage Against the Machine, cette fois logiquement chanté par… une femme. Ultime critique de Lana Wachovski, qui comme tout le monde semble passée du progressisme au conservatisme avec l’âge (le discours du Mérovingien est en cela assez éloquent !) : une scène post-générique qui nous annonce la mort du cinéma au profit des vidéos de chatons sur le Net…

Le Yin et le Yang

Le Yin et le Yang

Et l'action, au fait ?

     Vous noterez que je ne me suis pas attardé sur les scènes d’action, qui jadis représentaient des petites révolutions cinématographiques, réduites ici à des maelstroms mous et illisibles. Globalement, on ne comprend rien à la gestion de l’espace et au déroulé des combats, qu’ils prennent place dans un simple wagon de train ou dans une salle (la réalisatrice a avoué avoir tourné sans story-boards). L’apogée du n’importe quoi est atteint lors de la rencontre avec le Mérovingien, où les cascadeurs semblent gesticuler pendant que la seconde équipe de tournage les filme. Un je m’en foutisme qui ne peut que renvoyer au « You love shit » du début, dans cette façon d’expédier négligemment ce que les fans attendent depuis vingt-deux ans.

WTF ?

WTF ?

Synthèse et dolipranes

     Satire aigrie et nihiliste, chantre du « C’était mieux avant », film conservateur anti-geeks, ou bien ode à l’espoir (je ne l’ai pas précisé, mais les humains travaillent désormais de concert avec les machines pour un meilleur futur) ? Matrix Resurrections ressemble décidément à une œuvre schizophrène qui dézingue à tout-va, à commencer par son propre culte. Dans tous les cas, une charge très agressive contre une société d’individualisme, d’égoïsme, dénuée d’empathie, à la manière de Joker. Notons d’ailleurs que Morpheus est vêtu comme lui et se comporte comme un clown !

     Au final, le film évoque le pamphlet d’une créatrice en colère contre tout le monde, y compris elle-même. Un peu comme le Dr Frankenstein réalisant trop tard qu’il a créé un monstre. Matrix, destiné à réveiller les consciences, a ainsi contribué à générer (de son point de vue) une génération née avec Internet piégée dans les univers virtuels, plus que jamais enfermée dans sa « capsule » cybernétique et soumise à la Matrice. Soit l’exact inverse de ce que souhaitaient les Wachovski. La trilogie Matrix aura ainsi créé sa propre matrice, et Lana W. n’hésite pas à appuyer sur le bouton rouge pour atomiser son golem. Le baroud d'honneur d'une artiste qui, sans doute, ne tournera plus rien par la suite et a organisé son suicide artistique et financier.

     En fin de compte, je ne sais toujours pas si j'ai adoré ou détesté ce film. Cela n'est pas tous les jours qu'une œuvre vous balance ce que vous êtes venu chercher tout en vous incitant à une remise en question. Pourtant, le thème du miroir a toujours été au centre des Matrix, et plutôt que de flatter son public ce quatrième opus n'hésite pas à le mettre face à sa propre image de geek consommateur nourrissant un système qui le méprise. À la réflexion, il agit comme un étrange agent dormant qui se révèle et s'agite dans votre cerveau avec le temps. En résumé, un faux mauvais film construit pour s'insinuer en vous et vous réveiller, mais de façon plus insidieuse que la trilogie.

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