Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Balades Cosmiques

comics

Joker - La critique

20 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Joker - La critique

     Peut-être avez-vous entendu dire, ici et là, que Joker est un chef-d’œuvre instantané. Rumeur renforcée par l’attribution du Lion d’Or, excusez du peu, à la Mostra de Venise. Autant vous le dire tout de suite : c’est la stricte vérité. Laissez-moi donc vous expliquer pourquoi.

 

     De son premier plan au générique de fin, Joker adopte des parti-pris radicaux qui s’avèrent pour le moins payants. Sur le fond, d’abord. Comme chacun sait, les méchants sont toujours plus intéressants à traiter que les gentils. Plus intelligents, plus torturés, plus sexy, moins lisses... Todd Phillips (le réalisateur de... Very Bad Trip !!!) l’a bien saisi, et le concept du film repose tout entier sur le principe suivant : on ne naît pas méchant, on le devient. Il se place ainsi du point de vue d’Arthur Fleck, humoriste raté que l’on pourrait qualifier de « brave gars malchanceux que tout le monde traite comme de la merde ». L’idée consiste à décortiquer méticuleusement sa lente détérioration psychologique, qui l’amènera à devenir le Joker. Cette approche fait écho à une sorte de mode actuellement présente dans les comics, consistant à inverser les rôles et en faisant du méchant le héros de l’histoire... (cf. Batman - White Knight).

 

     On notera au passage que, si le film paraît de prime abord assez éloigné des adaptations actuelles de comics, il s’inspire très fortement du Killing Joke d’Alan Moore, qui définit les origines du Joker. Un peu de The Dark Knight Returns de Frank Miller, également, dans sa dernière partie, mais n'en révélons pas davantage.

 

     Et donc, comment un brave type peut-il devenir le plus célèbre des super-vilains, sans pour autant tomber dans une cuve d’acide ou se faire irradier ? C’est dans sa réponse que le film se révèle dérangeant : en subissant une vie banale d’homme occidental moderne. Pire encore, il se montre particulièrement perturbant dans son empathie envers Fleck, qu’il parvient sans aucun mal à transmettre au spectateur. Tout le monde s’acharne contre ce sympathique garçon, malgré (ou en raison de) sa gentillesse maladroite et qui, à l’évidence, a besoin d’une aide, d'un minimum de lien social dont on le prive injustement, en raison d'un handicap (très intelligente exploitation du fameux rire du Joker). Thomas Wayne (le père de...), bienfaiteur de Gotham, est quant à lui présenté comme un sale con égoïste, un privilégié prêt à écraser les "losers" pour asseoir sa gloire. Difficile, dans ces conditions, de donner tort à un névrosé qui ne fait que rappeler à la société qu’il existe, certes de façon un peu brutale... Le script se permet ainsi d’élargir son propos en établissant une satyre de la société toute entière. Combien d’anonymes, autant de Jokers potentiels dans notre entourage, ignorons-nous au quotidien ?

 

     Sur la forme, ensuite. Le film semble se dérouler dans les années soixante-dix. Ce qui pose, sans que cela nuise à la cohérence de l’ensemble, un certain souci chronologique (le Joker doit être âgé de trente ans de plus que Batman...). Du coup, il est mis en scène « à la manière des années soixante-dix », avec une "maîtrise scorsesienne", ce dont on ne se plaindra pas. Le réalisateur prend ainsi le temps de composer ses cadres, d’exposer ses personnages et de faire progresser son intrigue, en contre-pied total des surenchères marvéliennes numériques tournées à la chaîne comme des épisodes de série TV. L'intelligence et la subtilité du scénario sont assez bluffantes, dans la façon qu'a le script d'enchaîner les détails a priori anodins mais qui, en s’accumulant, dessinent le portrait de sociopathe du Joker que l’on connaît. Le souci du détail va même jusqu’à se glisser dans les plans incluant des textes (carnet intime, journaux...) entièrement traduits en français, comme avait l’habitude de le faire Stanley Kubrick !

 

     Enfin, rendons à César ce qui appartient à César. La réussite du film doit aussi beaucoup, précisons-le, à la phénoménale prestation de Joaquin Phoenix, qui parvient à surclasser, dans un autre style, celle d’Heath Ledger. Il est en effet rare qu’un acteur parvienne à être simultanément touchant et effrayant. Oscar en vue ?

 

     Joker s'impose donc comme le parfait témoin de la société occidentale moderne, entre individualisme et frustration, où l'être humain est réduit à une chose que l'on écrase sans pitié s'il n'assume pas un rôle de prédateur dénué d'empathie. On pense par moment à Fight Club, ou à Blade Runner 2049, parallèle intéressant car celui-ci se déroule dans le futur, et Joker dans le passé, tout en reflétant parfaitement la société actuelle.

 

     Bref, je pourrais épiloguer longtemps sur cette claque cinématographique. Pour être honnête, à l’annonce du projet, je ne misais pas un kopeck sur le film. Pourtant, croyez-moi bien : lors de l’avant dernière scène, en voyant Phoenix vêtu des apparats du clown le plus redoutable de Gotham, vous aurez l’impression de voir la première fois le véritable Joker sur un grand écran.

Voir les commentaires

Watchmen réédité chez Urban Comics

19 Octobre 2019, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Watchmen réédité chez Urban Comics

     Et voici la 1 357ème réédition de Watchmen, cette fois dans une version à épisodes tel que le graphic-novel fut initialement publié. Soit 12 numéros, vendus 4,90€ chacun. Financièrement, mieux vaut se tourner vers l’intégrale, toujours disponible, surtout dans la mesure où la réédition n'arrive qu'en janvier. Mais c'est toujours l'occasion de recaser mes vieilles critiques de nooSFere.

Voir les commentaires

Teenage Mutant Ninja Turtles Classics

19 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Teenage Mutant Ninja Turtles Classics

     Les Tortues Ninja reviennent, et dans leur version originale. Rappelons qu'au départ, les Tortues sont une parodie de Daredevil, mais sur un ton plus coriace et moins humoristique que ce qu'elles sont devenues après le dessin-animé. Hi Comics nous propose les sept premiers épisodes de Kevin Eastman et Peter Laird dans un gros pavé de 320 pages à paraître le 30 octobre, au prix de 39,90€ tout de même. A en croire la couverture, le contenu sera en couleurs (de mémoire, les comics originaux étaient en noir et blanc).

Voir les commentaires

Zoë Kravitz sera Catwoman

15 Octobre 2019, 00:00am

Publié par Norrin Radd

Zoë Kravitz sera Catwoman

     Le rôle lui était passé sous le nez lors du casting de Batman - The Dark Knight Rises. La fille de Lenny Kravitz, vue dans Mad Max - Fury Road, tient sa revanche, car elle incarnera Selina Kyle dans le prochain Batman, avec Robert Pattinson dans le rôle de Bruce Wayne. Après Joker, qui relate les origines du clown psychotique, le film retracera les premiers pas de Batman, à la manière du Year One de Frank Miller. Après une Catwoman légendaire (Michelle Pfeiffer), une vulgos (Halle Berry) et une fadasse (Anne Hathaway), Zoë Kravitz vient confirmer un casting de plus en plus audacieux et original.

Zoë Kravitz sera Catwoman

Voir les commentaires

RAGS

9 Octobre 2019, 01:00am

Publié par Norrin Radd

RAGS

     RAGS est un comic-book basé sur un postulat assez porte nawak : une vétéran de l'armée vêtue d'un bikini (souvent moins) doit survivre à une apocalypse zombie. On a déjà vu le concept, version préhistoire, avec Shanna, mais après tout pourquoi pas une version Walking Dead... Ce d'autant plus que RAGS explose tous les records de vente aux USA. En France, c'est curieusement un "petit" éditeur (Alayone) qui récupère le bébé, peut-être en raison du côté sulfureux de l'oeuvre (interdit aux moins de 16 ans, tout de même). Précisons que l’intérêt du comic-book ne se limite pas à son aspect trash et sexy. Quelques planches sont en ligne, et les dessins (mais aussi la colorisation) envoient le bois. Deux tomes sont dispos à 16€ pièce, assortis d'éditions collector avec une couverture alternative. Ça serait dommage de s'en priver.

RAGS

Voir les commentaires