Dans De l’Autre Côté du Miroir, le Chapelier Fou et le lapin fêtaient un non-anniversaire. Sur les sites d’infos geeks, l’heure est désormais aux non-annonces portant sur des non-événements, souvent plus nombreuses que les infos en elles-mêmes. Essayez donc de taper Star Wars – The Force Awaken pour en avoir une idée ! Bon, je ne serais pas tout à fait de bonne foi si je n’admettais pas cette information suffisamment intéressante pour la publier ici…
Pour beaucoup, dont moi-même, le film Dredd fut une excellente surprise : réaliste, hyper-violent, sec, nerveux, fidèle, sa trame simple menait ses deux protagonistes vêtus d’uniformes anti-émeutes d’un point A vers un point B en leur faisant traverser un véritable enfer vertical, assumant un style jusqu’au-boutiste qui ne pouvait qu’évoquer les séries B sans concessions des années soixante-dix et quatre-vingt. On pensait alors à l’Inspecteur Harry (le vétéran faisant équipe avec une débutante) ou à Piège de Cristal… Les seules critiques négatives portaient sur son premier degré et l’absence d’ironie, mais encore fallait-il bien vouloir la déceler… (Cf. la scène du sdf).
Bref, malmené en salles (il n’est même pas sorti en France), Dredd finit sa vie dans les bacs DVD des magasins Noz vendu pour une poignée d’euros. Sans doute la faute à un personnage peu connu du grand public, l’absence de têtes d’affiche au générique (le précédent film avec Stallone connut un bien plus grand succès malgré sa nullité) mais aussi sûrement à une mauvaise interprétation de l’aspect fasciste du personnage, en réalité plus complexe, et ce malgré la réédition par Soleil des premiers épisodes en 2011 (on peut difficilement demander aux spectateurs d’acheter quatre intégrales à 30€ afin d’apprécier un film…).
Tout cela pour dire que le film fut un bide au cinéma, mais connut une nouvelle vie en vidéo au point de devenir culte, ce qui n’est pas une première pour une œuvre maudite, mais les technologies actuelles nous permettant d’apprécier pleinement un film chez soi quand, à l’époque de la VHS, il fallait se contenter d’une œuvre dénaturée, nombreux sont les amateurs de Judge Dredd qui purent apprécier sur leur sofa ses gunfights furieux. Et les fans de réclamer à cor et à cri une suite à Dredd en fantasmant sur l’apparition de Judge Death…
C’est ici qu’intervient le non-événement du titre puisque le scénariste, Alex Garland, aujourd’hui réalisateur d’Ex Machina enterre l’idée d’une suite à Dredd lors d’une interview. Après être revenu sur ses satisfactions et déceptions liées au premier film, c’est sur un ton désabusé qu’il va jusqu’à dissuader les fans qui achètent le DVD plusieurs fois dans l’espoir de motiver les producteurs pour une suite. Sachez-le : ça ne sert à rien !
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