Wonder Woman - La critique de l'Odieux Connard
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Adaptation de Batman la plus dark, la plus extrême, la plus sexy, la plus barrée (en faisant exception des jeux vidéos car la série des Batman Arkham s'en rapproche beaucoup), Batman Returns demeure un film culte avec son atmosphère, son esthétique et sa profondeur démentes, ce dès le générique d'ouverture où le berceau du futur Pingouin vogue sur l'eau accompagné du thème musical de Danny Elfman, dans une version gothique d'une histoire biblique (celle de Moïse, pour ceux du fond qui ne suivent pas).
C'est le vingt-cinquième anniversaire de Batman Returns, qui n'a pas pris une ride comme on dit, et pour l'occasion Hollywood Reporter nous propose une petite vidéo bourrée d'anecdotes inédites. C'est en anglais, mais si vous maîtrisez mieux Youtube que la langue de Shakespeare il y a moyen d'afficher une traduction automatique.
Sinon, cela n'est pas un spoiler puisqu'annoncé par Pixar : Cars 3 comportera un caméo de la fabuleuse Batmobile version Burton, et ma bonne dame c'était aut' chose que l'espèce de tank qu'elle est devenue par la suite.
Donc voilà, si vous ne connaissez Batman que par la vision réaliste de Christopher Nolan, ruez-vous sur le blu-ray pour découvrir la vision unique d'un auteur alors au sommet de son art.
Vous lirez et entendrez un peu partout que Wonder Woman est un bon film, et c’est la vérité. Tout d'abord surprenant. Le premier acte s’avère en effet étonnant pour un blockbuster, avec son casting exclusivement féminin sans doute recruté parmi les divas du catch US de la WWE, mais somme toute logique puisqu’il se déroule sur l’île mythologique des Amazones d’où est originaire l’héroïne. Notons au passage les paysages illustrés par de superbes plans que l’on dirait tirés des meilleurs art-books de fantasy.
Bien entendu, le film ne se contente pas de nous montrer durant deux heures des bastons de beautés testostéronées (quoi qu’il y aurait-là un concept à exploiter) et le scénario introduit astucieusement un élément étranger masculin dans ce havre de paix féminin (iste ?) défendu par de féroces guerrières dignes des Spartiates de 300.
J’arrête ici le résumé, mais vous imaginez bien que nous avons là un postulat parfait pour développer le début d’un récit initiatique, avec un départ pour l’aventure à la clé accompagné d’une certaine tension sexuelle traitée sur le ton de l’humour (rappelons que les Amazones n’ont jamais rencontré d’hommes).
En quoi le film est-il réussi ? Et bien tout d’abord, il est rythmé. On entre rapidement dans l’histoire en s’attachant à son héroïne, touchante par sa volonté farouche assortie à une naïveté d’enfant, et le duo avec le beau gosse britannique paumé sur cette île de furies surentraînées fonctionne plutôt bien.
Donc ça avance vite, la reconstitution historique est soignée et mêle habilement le contexte de la Première Guerre Mondiale à la mythologie grecque en basculant parfois, sans trop en dire, dans l'heroïc fantasy la plus totale. Mais surtout, les scènes d’action sont très « impliquantes », évoquant parfois le Jeanne d’Arc de Luc Besson dans le charisme belliqueux d'une Wonder Woman va-t'en-guerre traînant dans son sillage les troupes terrorisées par le feu ennemi.
Tout n'est pas parfait bien sûr, le jeu des acteurs et actrices n'est pas toujours au top et le "commando" constitué autour de l'héroïne ne sert strictement à rien, mais pour le coup les hommes sont ici relégués au rang de faire-valoir afin de mettre en valeur un personnage principal féminin (et on repense une nouvelle fois, décidément, au Jeanne d'Arc de Besson).
Le film étoffe donc considérablement l’apparition un peu gadget de Wonder Woman dans Batman v Superman en lui rendant, n’ayant pas peur des mots, le statut d’icône populaire qu’elle mérite avec une origin story solide et divertissante. Un spectacle finalement sincère, qui assume son premier degré et fait même preuve d'une certaine candeur, dénué du cynisme qui pourrit actuellement le cinéma de genre.
Et comme dirait l'autre, elle a son caractère, mais cela n'est pas forcément déplaisant.