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Après trois heures de projection sans pause pipi, je sors à l’instant d’une séance d’Avatar en 3D avec la tête qui tourne, et un avis mitigé.
Alors, soyons clairs : les progrès du numérique, de la capture de mouvements et de la 3D depuis le premier Avatar sont tout à fait bluffants. La texture de la peau, les expressions faciales, l’immersion... Tout cela atteint un niveau jamais vu où le vrai et le faux se mêlent sans choquer la rétine. Je dois maintenant préciser que je suis avec passion la carrière de James Cameron depuis le début, soit le premier Terminator. Et si l’on ne peut pas reprocher quelque chose à Cameron, c’est d’être un mauvais scénariste. Chaque intro de ses films est un modèle d’exposition où le réalisateur prend le temps de poser le décor, les personnages, les enjeux...
Or curieusement, Avatar 2 débute par un speed-run d’informations fouillis destiné à combler le trou de treize ans qui nous sépare du premier film. Malgré ce résumé à base de voix off calquée sur une cascade de lieux et de plans, nous finissons par comprendre que l’intrigue tient en une phrase : les militaires sont de retour, et ils ne sont pas contents. Voilà. C’est tout.
Cameron emprunte une idée de Neuromancien, où la mémoire humaine peut être stockée en barrette, et ressucite son méchant comme si de rien n'était. Un peu facile. Le reste ressemble à une fuite en avant qui se transforme en un film d’ados en vacances, où Cameron raconte une histoire de famille pétrie de clichés. Tout y passe, dans le genre « intégrons-nous à ce groupe qui ne souhaite pas notre présence », en faisant parfois penser à Karaté Kid ou à l’épisode de South Park Asspen.
Cameron oblige, on retrouve plusieurs de ses thèmes de prédilection, et le film réserve de purs instants de poésie. En outre, les personnages ont un charisme qui permet de ne pas voir le temps passer, mais on ne peut s’empêcher de se poser parfois les questions « qu’est-ce que ce film raconte ? » et « treize ans et 250 millions de dollars pour ça ? ». Car passé l’effet de surprise du premier Avatar, qui en soit n’était guère original sur le fond, voir des ados bleus copiner avec des crustacés pour ensuite se faire enguirlander par leurs parents durant des scènes dépassant les vingt minutes... Sans parler du personnage gênant de Spider, ersatz de Rahan, l'enfant des âges farouches. Tout cela n’est pas forcément au niveau du potentiel de Cameron. On a un peu l'impression que personne n'a osé lui pointer du doigt les longueurs, ou les clichés du métrage, étant donné sa renommée (et son caractère).
Le final, un remake de Titanic (avec un peu des Dents de la Mer), parce qu’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, ressemble un peu à un déballage d’effets en relief, mais sans le fond auquel Cameron nous a habitués dans les Terminator ou Aliens. Après une banale histoire de vengeance, on revient un peu au point de départ, pour enchaîner sur deux ou trois films de plus... Est-ce vraiment nécessaire ? Cette histoire ayant déjà été racontée depuis les années soixante, avec Dune. Encore une fois, les personnages sont formidables, les scènes sous-marines magiques et la 3D bien exploitée (avec ses petits poissons qui nagent littéralement dans la salle), mais sans véritable innovation de fond dans la suite d’un film déjà sous influence, le tout ressemble trop souvent à une cinématique de PS5.