Robocop - Mort ou Vif
Robocop
Mort ou Vif
- Type : comics
- Genre : science-fiction
- Scénario : Frank MILLER/ Ed Brisson
- Dessin : Korkut Öztekin
- Couverture : Jay SHAW
- Traduction : Fred WETTA
- Éditeur : Wetta Sunnyside
- Collection : Replay
- Date de parution : 27/05/2016
- Format : cartonné / couleurs
- Dimensions : 216 X 320 mm
- Nombre de pages : 196
- Prix : 45 €
- ISBN : 978-2-36074012-3
Résumé éditeur :
Album cartonné grand format en couleur, reprenant l'intégralité de la saga « Mort ou vif », adaptation séquentielle du scénario original que Frank Miller avait initialement écrit pour le film « RoboCop 3 » en 1990. Victimes de la vision totalitaire de l'OCP, les habitants du vieux Détroit sont expulsés de chez eux. Leur quartier doit être rasé pour faire place à Delta City. Alors que les dissidents s'engagent dans une guérilla urbaine désespérée face à la milice privée qui s'acharne sur eux, RoboCop décide d'appliquer à la lettre sa première directive : « protéger l'innocent » et se pose en sauveur de la vieille ville. La réplique de l'OCP sera sans pitié …
Critique :
Robocop - Mort ou Vif est l'adaptation en comics du scénario écrit par Frank Miller pour le très dispensable Robocop 3. Il ne s'agit pas d'une première puisqu'en 2005 Albin Michel publiait Detroit City, transposition du script de Robocop 2 par le même Frank Miller. De la même façon, il n'assure pas ici le dessin, confié à Korkut Öztekin. La présente critique concerne l'intégrale, mais Wetta propose également l'oeuvre en 2 volumes.
Miller renoue avec toute l'ironie de la saga en accentuant le discours social de Verhoeven : son super flic devient ainsi un rebelle anti-système protégeant les habitants des ghettos menacés d'expulsion par la firme OCP, détenant désormais la ville de Detroit et sa police. L'occasion de se rappeler que Miller, pourtant habitué des déclarations plutôt marquée néo-conservatrice, surtout depuis le 11 septembre, fut l'auteur d'histoires très engagées sur le plan social et marquée à Gauche.
Soyons francs : l'objet permet surtout de constater à quel point le film fut édulcoré, adouci, là ou Robocop 2 n'hésitait à suivre les pas du premier Robocop dans l'ultra-violence. Sur la forme, le comic-book est en effet assez confus, sautant d'une scène d'action à l'autre de façon brouillonne en surfant sur les impératifs du cahier des charges Robocop (news TV, business men ou women aux dents longues, brutalités de la milice, ED 209 à l'ouest...) tout en y ajoutant quelques nouveautés, comme ce ninja cyborg dont l'idée fut reprise dans le film, qui peut aujourd'hui faire sourire en pensant qu'à l'époque, le Japon était considéré comme le principal rival commercial des USA...
Sur une idée plutôt originale (Robocop, serviteur du système à la pointe de la technologie, devenu un outlaw obsolète) le scénario a tendance à broder en s'étirant laborieusement et en versant parfois dans la caricature, là où le film de Paul Verhoeven s'avérait très subtil derrière les apparences, et où même les cadres de l'OCP pouvaient afficher une part d'humanité... Point d'ambiguïté ici : les riches sont méchants, les pauvres gentils, Robocop prend le parti des pauvres.
Robocop - Mort ou Vif présente toutefois quelques idées assez novatrices pour l'époque, purement cyberpunk dans l'âme à travers le thème de "l'esprit dans la machine", bien avant Ghost in the Shell. On regrettera d'autant plus que le film ne les ait pas reprises.
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