La Flamme - La critique
C'est après avoir vu des affiches un peu partout et quelques interviews ici et là que j’ai fini par me laisser tenter par cette nouvelle série, une production française exclusive à Canal +. Je dois préciser, avant toute chose, deux points : je ne suis pas forcément client de l’« humour français actuel », tout en appréciant celui de Jonathan Cohen. Mais trêve de suspens : j’ai beaucoup aimé. Un truc dingue par les temps qui courent : j’ai même ri ! Du coup, je me suis demandé pourquoi. L’occasion d’une petite réflexion sans prise de tête, rassurez-vous.
La Flamme est l’adaptation de Burning Love, une parodie américaine de The Bachelor produite par Ben Stiller. Autant dire la parodie d’une émission qui ressemble elle-même à une parodie. Un prétendant, treize courtisanes, neuf émissions pour lui permettre de choisir l’élue, sa future épouse. La série reprend tous les codes du genre, dans ses moindres détails (décor, archétypes...), mais s’applique à introduire par des touches plus ou moins subtiles un décalage surréaliste qui ne cessera d’aller crescendo jusqu’à l’épisode final.
C’est très bien rythmé, ça ne s’arrête jamais, et je dirais qu’il s’agit-là du premier point fort de La Flamme. Le spectateur est jeté dans l’arène impitoyable du jeu de la séduction sans avoir le temps de souffler, et doit assimiler plusieurs informations via une avalanche de gags sans avoir à subir une exposition (cf. les comportements étranges de la fille au cœur de singe, ou de la psychopathe...). Il faut ici préciser que l’adaptation des situations et événements de l’émission originale, souvent politiquement incorrects, sont très bien servis, et même rehaussés, par un casting au top avec une brochette de comédien(ne)s rompus à l’exercice, sur scène, à la télévision ou au cinéma, et dont l’expérience permet une grande part d’improvisation (sans doute les séquences les plus drôles, on en voit même parfois certain(e)s se cacher pour rire de leurs propres délires). Pour le coup, on retrouve le fameux "esprit Canal" de la grande époque, impertinent mais dénué d'idéologie.
En résumé, à partir d’un canevas très scripté, une équipe de comédien(ne)s pros tous parfaits dans leur rôle s’amusent dans une sorte de bac à sable, tout en suivant des passages obligés, un peu comme dans un jeu de rôle. Et au final, ça fonctionne à plein tube. Mieux : Jonathan Cohen parvient à rendre attachant un personnage a priori odieux, dont l'apparente confiance en soi cache une âme d’enfant innocent mise en contraste avec des antagonistes peu scrupuleux.
Ca passe tous les lundis sur Canal +, TV et replay, à raison de trois épisodes par soir. Six ont déjà été diffusés, et le premier est en diffusion libre, pour vous faire une idée.