Deadpool 2 - La critique
Suite oblige, Deadpool 2 reprend la formule qui a fait son succès en la poussant à son paroxysme. Second degré, références geek et clins d’œil sont donc au rendez-vous, mais cette fois injectés dans chaque réplique, jusqu’à l’indigestion (et croyez-moi, vous allez en bouffer). C’est un peu là son gros problème : quand le premier Deadpool nous racontait une histoire en se laissant aller parfois à quelques incartades, Deadpool 2 utilise l’humour et les excès de violence graphique pour masquer la vacuité de son scénario, qui plus est largement pompé sur Terminator. Le film ne s’en cache même pas, quand le héros souligne lui-même les facilités d’un script qui n’hésite pas à citer des plans et des répliques du film culte de James Cameron.
Et donc ça massacre, ça découpe et ça perfore à tour de bras, entre deux méta-références qui feront rire une poignée de geek américains, mais curieusement le film (pensé comme une blague potache) devient plus captivant dès qu’il se prend au sérieux, notamment dans les scènes impliquant Cable dont le premier degré « bad ass » totalement assumé rend le personnage crédible, un peu à la manière de Thanos dans Les Gardiens de la Galaxie. On peut ainsi affirmer sans trop se mouiller que sa présence sauve le film, sans parler de Domino dont la nonchalance associée à sa chance improbable vient apporter un peu d'originalité.
Deadpool 2 repousse donc les marqueurs de Deadpool 1, mais sans l’effet de surprise, et en oubliant cette fois de traiter avec sérieux sa trame principale, si ce n’est en sacrifiant plusieurs personnages pour accentuer artificiellement son aspect dramatique. Des dialogues enfilant les méta-références ponctuées de baston gores, voilà donc à quoi peut se résumer Deadpool 2, qui perd pour le coup tout le capital sympathie qu’il était parvenu à accumuler avec le premier film.