Darkest Dungeon
Je découvre, un peu après la bataille, ce jeu étrange et prenant qu’est Darkest Dungeon. Pour faire vite, le concept s’inspire du « dungeon crawler », c’est-à-dire l’exploration de donjons par un groupe d’aventuriers type Donjons & Dragons à ses débuts. Cependant, DD se distingue sur le fond et la forme, en adoptant un ton sombre et glauque de dark fantasy, assorti de gros clins d'œil au Mythe de Cthulhu. Les classes de perso vont du guerrier lépreux au chasseur de trésors en passant par le bouffon et la nonne et ici, le donjon est un lieu cauchemardesque où les héros développent des névroses que vous devrez gérer. Oui, comme dans L’Appel de Cthulhu. Le système est assez poussé car il influe directement sur le cours de la partie. Concrètement, un personnage terrorisé pourra passer son tour de combat, ou un égoïste garder le butin pour lui. Souvent, les persos parlent tout seul en fonction de leur ressenti. Là encore, les folies s’inscrivent dans un cadre assez malsain et on peut se retrouver facilement avec un chevalier masochiste qui refusera d’être soigné ou une nonne nymphomane. Le seul moyen de les guérir consistera à les placer un temps dans un « lieu de repos », qui peut varier de l’asile au bordel.
Dans un premier temps, le jeu semble simpliste pour les plus aguerris mais vous constaterez, en progressant, la nécessité d’un esprit tactique pour progresser au mieux dans les différents décors proposés. Car, en plus de la folie, et aussi de la lumière (les ténèbres favorisent les névroses), le joueur devra gérer les capacités traditionnelles d’un groupe classique de jeu de rôle (expérience, armes, protections, empoisonnement...). En outre, autre petite originalité dérangeante : le joueur devra déblayer le champ de bataille de ses cadavres, afin de pouvoir atteindre ses adversaires.
DD est un jeu volontairement dur, où il n’est pas possible de revenir sur ses pas. La sauvegarde est automatique, donc pas moyen de charger une sauvegarde après un combat raté. En outre, quand un perso meurt, il meurt vraiment. Pas de régénération, vous n’avez plus qu’à en recruter un autre et reprendre à zéro son expérience. Il est toujours frustrant d'arriver à la dernière salle d'un donjon avec une équipe complète au top de sa santé... pour la voir massacrée en deux coups. Vous devrez donc veiller à soigner immédiatement toute coupure ou névrose et à multiplier les bonus de moral pour éviter que vos persos refusent d'attaquer, se blessent eux-mêmes, ou meurent d'une crise cardiaque.
Sur la forme, DD prend le contre-pied des prouesses technologiques à la Baldur’s Gate III en proposant des graphismes dessinés en style gothique (un peu comme Hellboy) et un scrolling horizontal. Au moins, vous êtes sûr que ça ne ramera pas.
C’est sur Steam et vous pourrez trouver facilement et légalement une clé pour 3€. Il existe cinq contenus téléchargeables et autant de thèmes pour changer un peu des donjons.