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Balades Cosmiques

Borat 2 - La critique

1 Novembre 2020, 01:00am

Publié par Norrin Radd

Borat 2 - La critique

     Tourné dans le plus grand secret, Borat 2 reprend le principe du premier. L'acteur humoriste Sacha Baron Cohen, grimé en journaliste du Kazakhstan, part à la rencontre de l'Amérique profonde accompagné d'une caméra, et exploite les réactions des quidams "piégés" pour en tirer une histoire cohérente. Victime de son succès et désormais déguisé en Américain moyen, de façon ironique (le personnage de Borat étant déjà, à la base, un déguisement), Sasha Baron Cohen est cette fois accompagné de sa fille (bien entendu une actrice). Son objectif ? Offrir celle-ci aux cadres républicain afin de nouer des rapports étroits entre son pays et les USA.

     Sasha Baron Cohen pouvait-il aller plus loin que dans le premier film ? Clairement  oui ! Le résultat, plus qu'une série de provocations, s'inscrit dans la tradition de la satire, dans le sens où l'enchainement des "sketches" (à l'évidence non simulés, ou bien les acteurs méritent un Oscar) grossissent et mettent en avant les tares de la société américaine, et des systèmes capitalistes contemporains dans leur ensemble. Son terrain de chasse concerne ici la campagne de Trump pour les Présidentielles, et on peut dire qu'il n'y va pas de main morte. Souvent malaisantes, à tel point qu'on a souvent peur pour lui, ses prises de risque (physiques) témoignent d'un jusqu'auboutisme qui, à ce stade, au-delà de l'humour, relèvent du militantisme et du discours social, plus efficaces que n'importe quel pamphlet. Il suffit de mettre en parallèle le bal élitiste des États du Sud et la leçon d'humanisme de la nounou black (je le précise, car évidemment dans le contexte d'une satire sociale de l'Amérique le détail a son importance) pour s'en convaincre. Sasha Baron Cohen ne s'en cache d'ailleurs pas, et assume sa volonté de mettre en lumière l'hypocrisie d'une élite qui vampirise les ressources d'une société au détriment des plus démunis.

     Bref, Borat 2 choque, provoque, fait rire et réfléchir, soit l'essence même d'une satire, un peu comme une version trash des Simpsons, ou de South Park en encore plus trash. Mission accomplie, vu le buzz qui accompagne la sortie du film, malgré une diffusion sur le net via Amazon en raison de la fermeture des cinémas.

 

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