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Balades Cosmiques

Alita - Battle Angel - La critique

22 Février 2019, 02:00am

Publié par Norrin Radd

Megaman ? Meuh non, Gally !

Megaman ? Meuh non, Gally !

     Alita - Battle Angel, c'est un peu l'Arlésienne de James Cameron. Longtemps envisagée par le réalisateur de Terminator, l'adaptation de GunnM avait même trouvé sa tête d'affiche en la personne de Jessica Alba, alors au sommet de sa gloire grâce à la série Alias. Remis aux calendes grecques, le projet a finalement trouvé son aboutissement sous la houlette de Robert Rodriguez, sous l’œil attentif de Cameron.

     Après s’être essayé aux comics, le réalisateur de Sin City s'oriente donc vers les mangas en transposant l'un des fleurons de la SF cyberpunk nippone, et pas des moindres. Évacuons tout de suite le sujet qui fâche : les yeux globuleux de Gally (alias Alita en version US) qui nous avaient tant surpris dans le trailer s'oublient au bout de dix secondes. Ça passe tout seul, pour ainsi dire. Mieux : ils accentuent l’expressivité du jeu de Rosa Salazar, aussi touchante et attachante que son homologue de papier. Ensuite, sans surprise, la fidélité est au rendez-vous. L'exposition, forcément condensée, rend plutôt bien l'univers du manga. Rodriguez applique avec la même rigueur la méthode Sin City en restant fidèle à l'oeuvre originale, sans jamais trop s'éloigner de son fil directeur. Le scénario de GunnM étant exceptionnel, c'est plutôt une bonne nouvelle. Le réalisateur ne se croit pas plus malin que l'artiste qu'il adapte, et au final l'humilité de la démarche s’avère payante. On retrouve la même histoire, les mêmes personnages et les mêmes scènes en ressentant la même intensité qu'à la découverte de cet univers aussi violent qu’émouvant, qui dans les années quatre-vingt dix détonnait dans un paysage dominé par les BD et les comics.

     Mais surtout, Rodriguez a compris l'essentiel. Derrière son hyper-violence, GunnM raconte avant tout l'histoire d'une fille adoptée qui devient femme. Entre crises d'ado, amourettes et déceptions, il n'oublie jamais de s'attarder sur son héroïne et ne commet pas l'erreur de tout miser sur les bastons et les effets numériques. Par ailleurs, on peut noter qu'une grande part est laissée aux effets en prises réelles, avec des cyborgs manifestement créés "en dur" et des prothèses portées par les comédiens, à l'ancienne, ce dont on ne se plaindra pas. Les scènes d'action, parlons-en : ça n'étonnera personne, pour qui connaît la filmographie du desperado mexicain, mais elles balayent tout sur leur passage. On assiste à de la japanime en live, prouesse encore impossible il y a quelques années. Une grande place est accordée au Motorball, qui rend ridicule le Rollerball de John Mc Tiernan (quoi que, à la réflexion, il l'était déjà à l’époque).

     Forcément, le film ne relate pas toute la saga de GunnM, qui tient sur neuf tome sans compter la suite, Last Order. Mais encore une fois, il relate l'essentiel, soit le passage accéléré du stade de l'adolescence à l'âge adulte, et s’arrête là où la vie de femme de Gally débute. Mais rassurons-nous, il y a fort à parier que le succès du film entraîne une suite, présagée par la conclusion, et largement validée !

 

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